Musique

Anonymus, Akuma : Notes musique locales

ANONYMUS, MAIS PAS INCOGNITO

Après avoir joué et tourné avec Mononc’Serge pour L’Académie du massacre, Anonymus revient à ses sources en décembre, dans une tournée soulignant son 15e anniversaire. Dans Daemonium, le quatrième album paru en 2002, Anonymus offre des pièces moins hardcore que dans ses albums précédents, issus de l’influence de groupes rock des années 80 comme Slayer et Metallica. Quinze ans plus tard, un groupe peut bien se permettre d’avoir une nouvelle approche. Selon Oskar Souto (basse, voix), "Daemonium a été travaillé de manière différente. On a voulu prendre notre temps. On finissait une toune, puis on y revenait trois mois plus tard". Les arrangements sont donc plus fignolés, les harmonies des voix et des guitares, plus élaborées.

Pour leur passage à Jonquière, les membres d’Anonymus promettent des incontournables tirés de leurs quatre albums, mais aussi quelque chose de nouveau. "On va faire des chansons qu’on fait très rarement mais qu’on se fait souvent demander. On veut se faire un cadeau et en faire un aux fans." Avec une dizaine de dates en décembre, dont deux en Ontario, cette tournée se veut un retour à la personnalité propre du groupe, après l’épisode bien différent avec Mononc’Serge. Sur scène, Anonymus s’éclate: "On veut montrer qu’on est un band qui s’amuse, et ça se voit: on bouge et on veut que le monde bouge." Pour vous dégourdir, vous avez trois choix: au Côté-Cour dimanche, au Cégep de Saint-Félicien vendredi ou encore à Tadoussac samedi.

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ROCK CERTIFIÉ ÉQUITABLE

Akuma est un mot japonais qui signifie "démons ou mauvais esprits". Mais Akuma, c’est aussi et surtout le groupe qui perpétue un rock de combat en marge de la culture de consommation. Safwan, membre fondateur et ancien leader et chanteur de Banlieue rouge, a voulu perpétuer la lutte contre le néo-libéralisme avec des chansons à caractère subversif.

Après 100 Démons, paru en 2001, Akuma revient avec un deuxième album encore plus revendicateur. Subversion est disponible depuis le mois de juillet. Mais où? Non, pas en magasin! Il s’agit d’un CD auto-produit que l’on peut se procurer seulement sur le site Web d’Akuma ou en allant voir le groupe en spectacle. C’est qu’Akuma affirme sa marginalité et sa raison d’être dans sa bataille contre une "clique industrielle" qui profite de la mise en marché pour s’enrichir aux dépens des musiciens. Voilà ce que Safwan explique pour justifier ce choix. Donc, on connaît Akuma grâce au groupe lui-même et à sa propre boîte de production et de promotion, Pavillon noir. Le chanteur affirme aussi que la vente directe du CD, sans intermédiaire, permet de réinvestir dans les tournées et le travail en studio. C’est donc dire que l’album Subversion est un produit équitable qui profite à ceux qui l’ont créé.

Akuma est de toutes les luttes qui dénoncent le capitalisme de droite. À preuve, la formation participera, à Montréal, au concert de solidarité avec les arrêtés de la manif anti-OMC du 28 juillet 2003. Le groupe est à Jonquière samedi, à l’Opéra Sainte-Cécile.