Projet Orange : S’étend la mélodie
La formation de Québec Projet Orange s’ouvre bien grandes les portes du marché anglophone avec Megaphobe, un deuxième essai longuement mûri au fil d’avenues aussi multiples que sinueuses.
Lorsqu’on demande aux frères Jean-Christophe et Jean-Sébastien Boies comment se déroule leur retour dans l’arène après une si longue pause, ils s’empressent de rectifier les faits. Depuis la parution de leur premier album éponyme en 2000 (15 000 exemplaires vendus, grâce entre autres aux succès Mystère aérosol, S’étend l’amer, De héros à zéros et La Pomme), ils n’ont jamais arrêté… ou presque. "On a écrit beaucoup de musique, rapporte Jean-Christophe (voix, guitares, basse, batterie, programmation), ce qui est quand même le bonbon de tout musicien! Alors ça n’a pas été long du tout pour nous, même si ça fait trois ans qu’on est dans ce processus d’écriture et d’enregistrement. Mais on a dû stopper les machines pendant un petit bout de temps à cause de la maladie", poursuit-il, faisant allusion aux troubles de système immunitaire ayant sévèrement éprouvé son frangin pendant près de six mois. Fort heureusement, après de fructueux traitements de chimiothérapie et d’autres à la cortisone, Jean-Sébastien (guitares, claviers, voix) revenait en force et se replongeait corps et âme dans la concoction de ce qui allait devenir Megaphobe, recueil essentiellement anglophone conçu dans leur repaire de l’île d’Orléans.
"C’est un concours de circonstances, explique Jean-Christophe quant à cette nouvelle trajectoire linguistique. On avait un album en français qui était presque terminé, sur lequel on travaillait avec Rick Haworth et Sylvain Clavette, à Montréal. Puis, un moment donné, on a pris un petit break et je suis retourné à l’Île, où j’ai écrit sept nouvelles tounes, en anglais", relate-t-il, expliquant avoir toujours utilisé la langue de Shakespeare pour les premiers jets de ses chansons. "Ces tounes-là se sont retrouvées dans les bureaux de BMG à Toronto, et ils ont aimé ça! Alors on est allés à fond", poursuit-il. "Avant ça, on avait longuement réfléchi à ce qu’on voulait faire et on avait convenu d’une manière de procéder, se rappelle Jean-Sébastien. Mais à mesure qu’on avançait, toutes sortes de choses se sont passées et chacune d’elles nous a amenés ailleurs. Alors de fil en aiguille, on s’est ramassés à Toronto avec le réalisateur Gavin Brown (Billy Talent, Three Days Grace), l’ancien batteur de Big Sugar", un des nombreux collaborateurs ayant participé à l’accouchement de Megaphobe, incluant aussi Éric Filto, Brian Malouf (Foo Fighters, Pearl Jam), Eric Ratz et Simon Wilcox, cosignataire de la plupart des textes. "Qu’est-ce qui s’est passé? On ne le sait pas trop, admet Jean-Sébastien. Des fois, on se demandait: "Coudonc, est-ce que c’est trop long? Est-ce qu’on tourne en rond?" Mais finalement, non; c’était juste…" "… faire de la musique", termine pour lui Jean-Christophe. Cette nouvelle fresque aux teintes pop-rock atmosphérique, la formation complétée par Louis Lalancette (basse), Guillaume Doiron (guitare) et Stephan Gaudreau (batterie) en offrira quelques extraits au Capital Music Hall, le jeudi 15 décembre à 20 h, en première partie de The Music.
Le 15 décembre
Au Capital Music Hall
Voir calendrier Rock
Projet Orange
Megaphobe
(Vik Recordings/BMG)