Urbain Desbois et Plywood 3/4 : Essences naturelles
Urbain Desbois et Plywood 3/4 se donnent rendez-vous sur les planches de la Casa del Popolo. Une bonne idée aux effluves boisés.
C’est aux fourneaux – et dans l’intimité de sa cuisine – qu’Urbain Desbois avait envie de recevoir Sylvain Dumais et Dany Placard de Plywood 3/4 pour jaser de leur première collaboration sur scène à la Casa del Popolo. Une rencontre qui allait de soi, comme en témoigne la joyeuse complicité entre des musiciens qui ne se connaissent pourtant que depuis quelques semaines. "Le lien, c’est Priscille Gendron, l’accordéoniste de Plywood, qui a aussi joué sur mon premier disque, raconte Urbain en brassant ses pâtes. J’ai commencé à m’intéresser au groupe puis, il y a deux mois, ils m’ont appelé pour qu’on fasse un show ensemble. J’ai évidemment dit oui! Je dis oui à plein de monde, d’ailleurs. Je suis D.J. au Cheval Blanc, guitariste un soir avec tel groupe, batteur le lendemain… C’est incestueux et c’est beau, j’aime ça."
Ce phénomène d’"échangisme" est courant dans le circuit des petites salles et des bars montréalais. Ils sont plusieurs à développer des complicités ponctuelles avec d’autres musiciens, pour le plaisir ou l’expérimentation: de petites constellations d’artistes naissent autour de Fred Fortin, d’Ève Cournoyer ou de Mara Tremblay, pour ne nommer que ceux-là. Dany Placard croit que cet esprit communautaire est nécessaire si on ne veut pas tomber dans une routine sclérosante: "Nous, en show, on s’arrange toujours pour inviter de nouveaux visages, des "flos" qui ne jouent pas souvent et qui ont le sourire fendu jusqu’aux oreilles juste parce qu’ils sont heureux d’être sur scène. De cette façon, on ne répète jamais les mêmes affaires deux fois."
Quand on leur demande comment se transposera leur collaboration sur scène, dans quelques jours, les gars se grattent la tête: "On n’est pas encore rendus à la direction artistique…", avoue Urbain Desbois, sourire en coin. Mais personne ne s’en formalise; ici, on n’aime pas trop figer les choses à l’avance. Urbain va commencer le spectacle en solo, et la dernière pièce va "chirer" pas mal longtemps; c’est tout ce qu’il importe de savoir avant le premier accord. "Mes chansons sont à géométrie variable, elles sont épurées au maximum et formatées pour que je puisse en faire ce que je veux. Alors à la Casa, je vais piger dans le tas de musiciens disponibles pour mon set. Et je vais accompagner Plywood quand ça adonnera."
À les entendre, on se dit que ce spectacle pourrait être le point de départ de quelque chose de plus gros, possiblement présenté dans une plus grande salle. "Peut-être, mais la Casa, c’est pour moi le lieu idéal, explique Sylvain Dumais. D’abord, techniquement, c’est facile, c’est toi qui contrôles le son. Mais surtout, la Casa est située en plein sur la frontière est-ouest de la ville, ce qui nous permet de rejoindre la gang d’anglos tripeux de musique. Contrairement à bien des amateurs de musique francophones, quand les anglos se pointent à la Casa, même s’ils ne connaissent pas le groupe, ils achètent leur billet. Les francophones me semblent plus conservateurs, moins curieux…"
Le 11 décembre
À la Casa del Popolo
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