François Cossette : Moi et l'autre
Musique

François Cossette : Moi et l’autre

Dans l’ombre de son frère Sylvain, François Cossette bâtit tranquillement sa carrière. En attendant le moment où il présentera son propre matériel, le guitariste participe à la revue musicale Showtime.

L’obscurité enveloppe tranquillement la ville. À quelques heures de la première de la nouvelle série de Showtime, le Maquisart en entier baigne dans un étrange état de fébrilité: des voix survoltées fusent de partout et des artisans du spectacle, de véritables fourmis, arpentent constamment la salle. "Bonjour, je viens rencontrer François Cossette." On me désigne la scène. Mon hôte part alors en coup de vent, puis revient accompagné d’un homme animé d’une incroyable énergie.

Assis à une table du cabaret, le guitariste associé au genre pop-rock cause d’abord des attraits de la revue musicale des Productions Fidel, une anthologie du XXe siècle qui met en scène une flopée de musiciens et qui fonctionne depuis trois ans. Après quelques minutes, une question vient d’elle-même: pourquoi se lancer dans une telle entreprise alors que ses racines musicales n’ont rien à voir avec le disco ou la vieille chanson française? "C’était nouveau pour moi. Il y a deux ans, quand je suis arrivé dans Showtime, j’ai vraiment embarqué. Lorsqu’on est en groupe comme ça, c’est plaisant. Et il y a une belle magie sur scène, raconte-t-il. J’ai aussi accepté l’aventure. Et je suis sorti de mon cocon. Quand j’ai commencé à faire de la musique, oui, je chantais, oui, je dansais, mais j’ai délaissé ça depuis un bon bout de temps. Et là, j’arrive dans Showtime où il faut faire la période disco… Ils m’ont mis un suit qui brillait. Ça ne me ressemblait pas du tout. Même, il y a deux ans, quand ils m’ont mis ça sur le dos, je leur ai demandé: "Êtes-vous sûrs?" Mais, il faut entrer dans le jeu. J’ai donc eu à aller rechercher ce que je voyais à mes débuts." Évitant de tomber dans la caricature, François Cossette personnifie donc différentes stars qui ont marqué le dernier millénaire, dont U2 et les Beatles, son groupe culte. "J’avoue que les personnages que l’on m’a donné sont les rockeurs de la gang: Michel Pagliaro, Corey Hart, Duran Duran, les Beatles, dont je suis maniaque, explique-t-il. En fait, ce sont ces derniers qui m’ont allumé en premier quand j’avais 10 ans."

L’AUTRE PERSONNAGE…

S’il se sent à l’aise d’interpréter les chansons des autres, François Cossette met de plus en plus d’énergie sur son propre matériel. Celui qui a réalisé la première partie du spectacle de Caroline Néron l’hiver dernier au Maquisart a d’ailleurs en poche plusieurs compositions qu’il pense enregistrer prochainement. Éloignant l’option de commencer par un démo promotionnel, il désire faire le grand saut en 2005. "On est rendus là. Ça m’a pris assez de temps à être content de moi et à mettre tous les éléments en place. Je suis prêt; j’aime faire mes chansons. Ça fait longtemps que je compose. Il y a des pièces que j’aurais pu vendre. Mais là, j’ai trouvé mon style et je commence à avoir hâte de partager ça avec le monde."

Inévitablement, le sympathique musicien risque de se voir comparé à son frère Sylvain. Une situation qui le gêne? " Maintenant que je suis prêt, ça ne me dérange pas. Si le monde veut me comparer, qu’il le fasse! Le premier réflexe de tout le monde, c’est de comparer. Et je pense que ça va arriver à tous les fils d’acteur ou les fils de musicien, ou les frères de musicien… On ne peut y échapper. Mais, on est tellement différents, Sylvain et moi, que ça ne m’inquiète pas. La seule chose… C’est que Sylvain est tellement bien ancré dans sa carrière que ça ne me donne pas de deuxième chance. C’est pour cette raison que je voulais être prêt. Si j’avais sorti un album il y a trois ans, peut-être que je n’aurais pas été prêt et que ça se serait mal passé. Mais là, je suis certain."

Envisageant une carrière plus rock que son frangin, François Cossette se permet d’exploiter diverses facettes de sa personnalité. Il se veut tantôt humoriste, tantôt dénonciateur. "Poète" de la quotidienneté, il lève entre autres le voile sur le matérialisme et le manque de passion. Il chante aussi les beautés de l’existence. "Des fois, ça va tellement mal dans nos vies… À force d’avoir des bâtons dans les roues, de se faire ramasser, de tomber et de se relever, de voir des gens mourir autour de nous, on commence à penser que la vie, c’est des souffrances. Mais lorsqu’on s’aide, le vent change de bord, le soleil se pointe et c’est la belle vie. Et c’est ce qui m’arrive depuis deux ans, avec Showtime. On dirait que les portes s’ouvrent facilement. Et depuis que je dis ce que je pense, il n’y en a plus de problème!" Ainsi, en attendant que son rêve se réalise, Cossette partage son temps entre l’enseignement de l’anglais et Showtime. L’avenir décidera du reste.

Les 16, 17 et 18 décembre
Au Maquisart

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