Ensemble Anonymus : La quête d’Anonymus
Claude Bernatchez et l’Ensemble Anonymus nous présentent Ecce Stella. Retour dans le temps pour une quête légendaire.
Après le spectacle à grand déploiement que nous avait offert l’Ensemble Anonymus pour le nouveau millénaire, Claude Bernatchez et sa troupe nous replongent dans le récit inspiré du Jeu d’Hérode. Dans le spectacle intitulé Ecce Stella, l’aventure des Rois mages Melchior, Gaspard et Balthazar prend une forme musicale, on y expose une histoire légendaire qui a traversé les millénaires. "Si on le compare avec Le Mystère de l’Étoile – une production à l’effectif imposant, avec animation et marionnettistes -, le spectacle Ecce Stella se concentre sur le récit, alliant le grégorien à la polyphonie de l’époque. La quête de l’étoile est illustrée en chants et en musiques", nous dit Claude Bernatchez, fondateur et directeur artistique de l’Ensemble Anonymus.
Réunissant chants et motets des XIIe et XIIIe siècles, Ecce Stella fusionne les genres. Des musiques médiévales aux chants profanes, en passant par le répertoire sacré, le programme fait la synthèse d’une pensée musicale diversifiée et sectorisée. Les circonstances entourant la célébration de la nativité projettent-elles une réunion plus démocratique des arts du Moyen Âge? "L’intérêt de base est de servir les créativités de l’époque médiévale, explique Claude Bernatchez. L’art courtois, par exemple, était réservé à une classe particulière, le répertoire sacré, pratiqué à l’intérieur des monastères. La culture populaire, elle, plus portée vers la danse et les évènements forains… L’art était très balisé à cette époque, mais ce contexte permet de lier certaines disciplines qui n’avaient pas l’habitude de se fréquenter."
Composé de neuf instrumentistes et chanteurs, l’Ensemble Anonymus œuvre depuis 27 ans à l’édification d’un catalogue d’œuvres spécifiques, aux sources manuscrites parfois nébuleuses. Un choix de répertoire qui peut laisser penser à une liberté plus prononcée pour les musiciens dans l’exécution de cette musique. "Nous sommes des limiers, si on peut dire, précise Claude Bernatchez. Il y a une part de recherche et de subjectivité dans l’interprétation. Une forme d’enquête qui repose beaucoup sur l’intuition. On peut faire un parallèle avec le jazz si on veut. Ce sont des pratiques musicales qui, à la base, découlent d’une tradition orale. En tant qu’interprète, c’est important de préserver cette interaction."
Les 28 et 29 décembre à 16 h et 19 h 30
Au Musée de l’Amérique française
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