La Chango Family : Échange spontané
La festive Chango Family, un deuxième album bientôt en poche, envisage l’année 2005 assez positivement. Rêves et questionnements.
La Chango Family
sort tout juste de studio. Si Lundo, le chanteur et guitariste du joyeux collectif, a l’impression d’avoir vécu une longue mais belle épreuve, il dit être satisfait du travail accompli, un mélange de chansons peaufinées et d’œuvres rugueuses, enregistrées en spectacle. "C’est proche de l’esprit du groupe, explique-t-il. Sur scène, c’est facile. Le studio, lui, révèle au microscope les erreurs résiduelles… En faisant ça, on a aussi pu voir quelles chansons avaient l’habitude des grandes robes du soir et celles qui avaient besoin de douceur."
Le regard tourné vers l’avenir, la formation entend bien conserver la recette qui a fait son succès. Se fiant sur le bouche-à-oreille et sur sa réputation de semeuse de fête, elle prévoit déjà une tournée de shows qui coïncidera avec le lancement de son deuxième opus au printemps, suivant son habitude de défricher constamment. "On est tellement heureux. Les gens de différents sols nous connaissent. On n’a peut-être pas vendu 50 000 albums, mais le son de notre musique s’est rendu jusqu’au cœur des gens", glisse le chanteur qui trouve dommage que les radios commerciales refusent de diffuser leurs compositions et celles d’autres musiciens comme Tomás Jensen ou Polémil Bazar. "Pourtant, on a du monde dans nos salles. Si les radios nous soutenaient, ça serait encore plus fou!" L’artiste poursuit. "Tu te rends compte que, si tu ne joues pas sur les radios commerciales, c’est plus difficile de faire des salles de spectacle. Cela a d’abord été ardu à Trois-Rivières, mais il y a des lieux de diffusion comme le Maquisart qui croient en nous et qui se disent qu’à force d’enfoncer le clou, ça va fonctionner. C’est le cas aussi à Sherbrooke, à Québec, à Montréal."
Tranquillement, la conversation bifurque vers Guy A. Lepage qui disait, au dernier gala de l’ADISQ, que sur 1700 chansons francophones produites par année, 90 seulement se retrouvent sur les ondes. "Ce n’est pas normal, affirme-t-il. Je demande une petite fenêtre, juste un volet découverte. Ce n’est pas énorme."
Malgré tout, les affaires vont bien pour la bande qui sillonne les routes du monde depuis maintenant cinq ans et qui s’amuse à réinventer la roue lors de ses spectacles. De la lignée des Higelin et Arthur H, la Chango Family laisse en effet une place importante à l’improvisation sur scène. Spontanéité garantie.
Le 29 décembre
Au Maquisart
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