Sum 41 : Leçon de vie
Musique

Sum 41 : Leçon de vie

Les membres de Sum 41 savent maintenant, six mois après leur dramatique voyage au Congo, qu’ils ne sont pas faits pour défendre les droits et libertés de l’homme, mais pour jouer du rock. N’empêche que…

Si demain on proposait au quatuor de retourner en République démocratique du Congo pour tourner un documentaire sur l’impact de la guerre sur les enfants, comme il l’a fait en mai dernier en compagnie de War Child Canada, il n’hésiterait pas longtemps avant de faire ses bagages. "De notre propre initiative, par contre, je ne pense pas qu’on se lancera de nouveau dans une telle aventure", souligne le guitariste Dave Baksh. Car il faut le mentionner, l’idée de tourner le documentaire From the Front Lines, qui sera disponible dans les prochains mois, vient de la formation. "On voulait utiliser notre célébrité pour réaliser quelque chose de positif. War Child Canada nous a rapidement semblé l’organisme le mieux placé pour nous aider à concrétiser notre projet, car il a souvent collaboré avec des artistes", explique Dave.

Même si avec le recul Sum 41 a compris que sa place était sur scène, le guitariste reste néanmoins convaincu de l’importance d’un documentaire comme From the Front Lines. "Il est nécessaire de conscientiser les gens, mais les changements doivent commencer en République démocratique du Congo", estime-t-il. Ça faisait cinq jours que la formation également composée du chanteur Deryck Whibley, du bassiste Jay McCaslin et du batteur Steve Jocz se trouvait à Bukavu lorsque les tirs ont repris, après trois ans de calme. "On prenait tranquillement un verre à l’hôtel quand on a entendu les premiers coups de feu. Si Chuck Pelletier n’avait pas organisé notre évacuation et celle de 40 autres personnes, on n’aurait pas survécu, c’est certain", assure le guitariste. Pour souligner le courage de l’ancien soldat canadien devenu volontaire au sein des Nations Unies, Sum 41 a intitulé son nouvel album Chuck. Selon Dave, il s’agit cependant d’un bien petit geste en comparaison de ce que Chuck Pelletier a fait pour eux.

De toute évidence, le périple du groupe au Congo a laissé des traces. "Personne ne peut se préparer à entendre une jeune fille de 15 ans raconter comment elle a été violée à plusieurs reprises quand elle en avait 12", affirme Dave. "Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est l’attitude positive des Congolais envers l’existence. Ça m’a appris une chose ou deux au sujet de ma propre façon de voir la vie", relate-t-il. De là à dire que le voyage du groupe est à l’origine de sa nouvelle maturité musicale, il n’y a qu’un pas, que le musicien refuse de faire, étant donné que Sum 41 avait enregistré son quatrième album avant de partir en Afrique. "We’re All to Blame est la seule chanson qu’on a enregistrée à notre retour. C’est donc la seule pièce qui traite directement de ce qu’on a vu là-bas", explique le bassiste. Cela dit, ça ne l’empêche pas d’être plutôt d’accord avec le fait que Chuck est l’album le plus sérieux de Sum 41. "Le reste du groupe n’aime pas le mot mature, mais je trouve qu’il décrit bien notre évolution des six dernières années", estime le guitariste.

Le 16 janvier avec No Warning, 19h30
Au Centre des congrès d’Ottawa

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SUM 41
CHUCK
(ISLAND RECORDS)