À surveiller en 2005 : Antony, Malajube
Musique

À surveiller en 2005 : Antony, Malajube

Antony

"One day I’ll grow up / And be a beautiful woman / But for today / I’m a boy", chante Antony sur son fascinant/troublant album, I’m a Bird Now, à paraître le 1er février. D’emblée, ce qui méduse, c’est la voix: déliée, papillonnante et langoureuse, celle d’un chanteur d’opéra occupé à confier ses histoires d’androgynie à un oiseau-mouche, voix-véhicule d’un état de trouble intérieur, beaucoup plus près de l’ambiguïté ressentie par le petit personnage adorable du film Ma vie en rose que du clinquant, des bitcheries et du théâtre exalté des shows de drags. Chouchou des Lou Reed, Devendra Banhart, Rufus Wainwright et Boy George, tous en duo avec lui sur l’album, Antony sait s’entourer. "Boy George fut la première personne en qui je me suis reconnu. Je m’étais alors dit: ah, lorsqu’on se sent ainsi, voilà ce qu’il faut faire: devenir chanteur." Peut-être un spectacle en mars… on se croise les doigts. (Marie Hélène Poitras)

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Malajube

Il arrive fréquemment de rencontrer des mélomanes désillusionnés par les groupes pop francophones. Branchés sur les courants indépendants mondiaux, ils ont en horreur le country bon vivant des Cowboys Fringants, détestent les refrains bonbons des Trois Accords et critiquent sans cesse les compromis concédés par tant d’artistes d’ici. 100 % québécois, Malajube ébranle aujourd’hui ces détracteurs avec sa mixture rock et déglinguée à base de claviers et de guitares. Le combo rafraîchit la scène par son dynamisme et ses références anglo-saxonnes. L’album de Malajube, Le Compte complet, trône sur les palmarès des radios indépendantes montréalaises (tant francos qu’anglos). Cette semaine, il se hisse même en 39e position du top Earshot, communauté formée de 34 college radios canadiennes, devant K-Os, Bright Eyes et NOFX. Découvrez le phénomène au www.malajube.cjb.net ou en concert le 14 février au Café Campus. (Olivier Robillard Laveaux)