Bright Eyes, Neko Case, Lhasa de Sela, Social Distortion, Jorane, Gianmaria Testa, Benoît Charest : Shows devant
Musique

Bright Eyes, Neko Case, Lhasa de Sela, Social Distortion, Jorane, Gianmaria Testa, Benoît Charest : Shows devant

Par bourrasques, l’hiver amène ses chutes de neige mais aussi une tempête de spectacles réjouissants. Voici nos choix.

BRIGHT EYES ET COCOROSIE

Jeune prodige de la scène indie repéré dès 1994 alors qu’il n’était âgé que de 14 ans, Conor Oberst, alias Bright Eyes, attira très tôt l’attention sur lui pour les bonnes raisons, comme cette authenticité renversante déployée dans tous ses morceaux gris-noir et lyriques. Si vous êtes encore sous le charme de Lifted or the Story Is in the Soil, Keep Your Ear to the Ground (2002), sachez qu’Oberst nous promet non pas un mais deux disques en 2005. En première partie de son spectacle, les fées CocoRosie, deux sœurs qui signaient un des beaux albums parus en 2004, La Maison de mon rêve. Artisanes d’un folk délicat et disloqué, Bianca et Sierra Cassidy s’étaient réunies dans un petit appart parisien pour enregistrer sur un quatre pistes des bluettes aigres-douces et autres musiques belles et un peu malsaines, des enveloppes graciles par-dessus des paroles telles que "If every angel’s terrible, then why do you welcome them". Au Spectrum le 22 janvier. (Marie Hélène Poitras)

ooo

NEKO CASE

À la suite de la sortie de son album en concert The Tigers Have Spoken, sur lequel la chanteuse country interprète plusieurs pièces inédites, Neko Case se lance dans une mini-tournée de neuf dates. Et puisqu’ils ont l’habitude d’accompagner Case en spectacle et qu’ils assureront la première partie à Montréal, on risque fort de voir The Sadies se joindre à la rouquine pour quelques pièces. De quoi faire saliver les amoureux de country alternatif canadien. Pour ce qui est de son prochain album studio, l’artiste de 34 ans semble vouloir nous faire patienter un peu. Si des rumeurs l’annonçaient pour ce printemps, il faudra attendre jusqu’à la fin de l’été et peut-être même jusqu’à l’automne 2005… Au Club Soda le 11 février. (Olivier Robillard Laveaux)

ooo

LHASA DE SELA

Grande collectionneuse d’Air Miles, notre Lhasa (inter)nationale se posera bientôt à Montréal. Son escale sera toutefois brève: trois petits tours de chant et s’en retournera en Europe. Et nous alors? Un peu jaloux, on voudra en profiter pour apprécier l’exquis deuxième album de la dame dans un contexte live et chaleureux. Plaqué or et primé au dernier gala de l’ADISQ, The Living Road revendique à notre avis trois arguments de vente imparables: des arrangements suaves, une teneur mélodique hors norme et du charisme pour 10 cuvées de Star Ac’. Sur scène, avec un parc à instruments foisonnant et des accompagnateurs ferrés, l’expérience ne devrait pas décevoir. Supplémentaires s’il vous plaît… Au Théâtre Corona les 25, 26 et 27 février. (Michel Defoy)

ooo

SOCIAL DISTORTION

"J’ai toujours envié ces gens vêtus de noir qui viennent voir nos concerts et qui détiennent de bons diplômes d’études, racontait en entrevue Mike Ness, leader de Social Distortion. Tu peux toujours être rebelle et adhérer à l’attitude punk, même si tu es devenu un professionnel. Je me fous du costume que tu portes aujourd’hui, l’important se trouve à l’intérieur." D’anciens punks devenus professionnels, on risque fort d’en croiser le 21 février au Métropolis… Fondé en 1978, Social Distortion sera à Montréal pour la première fois depuis avril 1997. Selon des sources qui ont assisté à un récent concert donné à New York, la troupe californienne interprète quelques titres du dernier Sex, Love and Rock’n’Roll, mais dépense la quasi-totalité de son énergie en revisitant ses nombreux classiques. Au Métropolis le 21 février. (Olivier Robillard Laveaux)

ooo

JORANE

2004 aura été sans conteste une année aussi marquante que remplie pour Jorane. Après avoir lancé Évapore en début d’année et travaillé pour la trame sonore de Je n’aime que toi, la violoncelliste de Charlesbourg a présenté son The You and the Now à la rentrée d’automne, album intemporel qui s’attirait l’éloge des critiques autant de ce côté-ci de l’Atlantique qu’en Europe. C’est d’ailleurs après une fructueuse tournée en Allemagne, en Angleterre et en France au cours des derniers mois que la jeune femme s’arrête au Québec et entame en janvier la présentation de son tout dernier spectacle, entrecoupé d’un passage dans l’Ouest canadien. Jorane se produira avec ses musiciens dans plus d’une quinzaine de villes d’ici le mois de mars, dont deux soirs à Montréal, les 26 et 27 janvier à La Tulipe. (Jean-François Dupont)

ooo

GIANMARIA TESTA

En février s’amène en spectacle à Montréal Gianmaria Testa, hybride italien de Georges Brassens et de Leonard Cohen, qui vient présenter son cinquième album, le magnétique Altre latitudini. Nul besoin de comprendre sa langue pour se laisser porter par ses chansons contemplatives et sensuelles, qui racontent des voyages immobiles en train, en automobile et même en montgolfière! Testa sait également décrire les transports amoureux avec une grande délicatesse d’écriture et une émouvante finesse d’observation. Sa voix douce, enchanteresse se juxtapose à des musiques acoustiques qui font la part belle à la guitare, à la trompette, à l’accordéon. Un folk qui rappelle parfois Nick Drake ou Keren Ann. Au Spectrum, les 17 et 18 février. (Francis Hébert)

ooo

LES TRIPLETTES DE BELLEVILLE

Ben Charest poursuit le brillant parcours amorcé en 2004. Rarement course à vélo et musique de jazz auront-elles formé un aussi beau tandem. Ce mélange original de swing, de musette et d’atmosphères propres aux films noirs aura tracé sa voie jusqu’aux oreilles d’un grand nombre de mélomanes. Le succès se poursuit. Le public en redemande. Mais la musique de Charest, avec un band élargi, acquiert une vie autonome, elle-même génératrice d’images. Chassé-croisé de cordes, de cuivres et de peaux, musique festive au rythme haletant, Charest traverse l’univers formidable des Triplettes de Belleville tout en prenant des chemins de traverse. Un corpus musical arrivé à maturité et qui laisse son empreinte sur la musique québécoise. (Denys Lelièvre)