Freeworm : Vers libres
Freeworm évolue à la vitesse grand V. Son incarnation actuelle, à géométrie compacte, lui permet d’appréhender son art avec une liberté et une flexibilité enviables.
D’entrée de jeu, on fait circuler une feuille de présence autour de la table. Simple formalité, qui permet notamment de certifier l’orthographe des interviewés. Chimwemwe Miller, M.C., est le premier à signer. Puis Ian Cameron, V.J., s’exécute et passe le Bic à Vincent Letellier. "Je suis quoi?" demande-t-il. "Écris "compositeur"", répondent les deux autres. Notre trio constitue le noyau dur de Freeworm, autour duquel gravitent divers satellites. À les entendre répondre aux questions en canon, on n’en doute pas une seconde.
Il faut le dire, Freeworm n’est pas et n’a jamais été l’affaire d’un seul homme. "À Montréal, ç’a toujours été moi, alias Freeworm; mais à Toronto, par exemple, ç’a toujours été nous trois, explique Vincent Letellier. Là-bas, on est un band depuis le début, le pseudonyme n’a jamais été associé à moi." Chacun, selon ses forces et ses faiblesses, a un rôle particulier à jouer. La division des tâches se fait dans l’harmonie. Un ménage à trois heureux.
La démarche "portes ouvertes" qui a présidé à l’enregistrement du deuxième album, Solar Power, l’an dernier, s’est sensiblement resserrée depuis. "Chim était pas mal occupé au moment d’enregistrer l’album, dit Vincent Letellier. Il est beaucoup plus disponible maintenant et, en fait, on crée ensemble."
Ian Cameron ajoute que le processus créatif en matière d’effets visuels a aussi évolué. "Avant, Vincent créait la musique, et je m’en inspirais pour faire mes images. Tandis que maintenant, on s’efforce de collaborer davantage. Parfois, j’offre des images à Vincent, qui y greffe une musique."
La collaboration triangulaire préconisée par Freeworm génère des résultats positifs. D’abord, en maintenant son personnel à l’essentiel, le groupe s’assure une plus grande souplesse. "Live, c’est plus facile à gérer et à déplacer, confirme Vincent Letellier. On sent une plus grande liberté à traîner moins de matos et de personnel. Et ça coûte moins cher en billets d’avion…"
DU NEUF, BEAUCOUP DE NEUF
Un peu plus d’un an après la sortie du luxuriant Solar Power, Freeworm travaille déjà avec 60 % de nouveau matériel. Sa nouvelle direction musicale, épurée, voire minimaliste, met "l’accent sur les beats et sur les grooves, confie Chimwemwe Miller. Il y a des rythmes complexes, mais qu’on essaie d’intégrer à quelque chose de direct, de frappant. L’idée, c’est de faire bouger le monde."
Cette musique rodée en direct pourrait bientôt trouver une plate-forme de distribution physique. Reste à voir sous quelle forme. "Je me questionne beaucoup sur le format, lance Vincent Letellier. Pour rendre justice à ce qu’on fait live, sortir une simple petite tartelette audio de 60 minutes me paraît limitatif."
Un scénario intéressant consisterait à cogiter continuellement et à pouvoir en rendre compte ponctuellement. "C’est avantageux pour un artiste de toujours créer, mais à petites doses, pense Letellier. Toujours faire partie du flow plutôt que de prendre un long moment pour arriver avec une grosse brique qui va passer aussi vite."
Présenter quelque chose de substantiel, donc, mais en plus petites quantités. "Ouais, comme un Freeworm fix!" rigole Chimwemwe Miller. Ça risque de faire beaucoup d’accros…
Freeworm
Avec Artist of the Year
Le 15 janvier
Au Main Hall
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