Geneviève et Matthieu : Le bonheur est une chanson bizarre
Geneviève et Matthieu sont des amoureux. Amoureux l’un de l’autre, amoureux de la musique, de la liberté et des arts. Ce duo de performeurs propage, depuis l’Abitibi, ses chansons retorses qui font du bien par où elles passent.
D’abord, ce matin-là, "Geneviève travaille, alors l’entrevue sera avec moi", avertit Matthieu. Comme il est fort sympathique, on s’accommodera de n’avoir qu’une moitié du duo. Invités spéciaux de la Fêtes de l’art qui se déroulera au Lobe le 15 janvier prochain, Geneviève et Matthieu sont bien sûr ravis d’avoir une occasion de sévir dans un autre coin du Québec. "On a joué beaucoup en Abitibi et à Montréal", commente l’homme de la situation. "C’est sûr qu’on aimerait ça sortir! C’est pas facile de trouver les endroits, les bonnes personnes… mais on commence à aller à Québec, à Trois-Rivières, et on voudrait bien aller ailleurs! Quand on fait tout nous-mêmes, c’est pas évident, ça prend du temps." Matthieu Dumont est enjoué au téléphone lorsqu’il cause de leur aventure, débutée sur les chapeaux de roue en 1999. "On a fait une partie d’un show d’un groupe d’amis (nda: Gwenwed, dont certains membres participent aux albums du duo) et après, ça n’a pas arrêté. On s’est même ramassés aux FrancoFolies de Montréal sans qu’on s’en aperçoive!" La longue liste d’artistes avec qui Geneviève et Matthieu ont collaboré depuis les débuts prouve à quel point le duo délirant et ses chansons gagas à gogo plaisent à tous comme des bonbons sucrés. Depuis Nathalie Derome jusqu’à Richard Desjardins, Mononc’ Serge, La Chicane et les Respectables, G et M accumulent les invitations. Poussés par la passion de leurs fans, ils lancent leur premier album en 2001, MZlodies, suivi, deux ans plus tard, de Crions notre joie, tous deux autoproduits et distribués par Local Distribution.
MÉLODIES POUR RIRE
Sur ces deux albums, les chansons dégoulinent du plaisir évident qu’ont les deux artistes à être là. On les voit sourire derrière chacun des mots. On les entend rire entre chaque note. C’est évident, ces deux zigotos s’amusent comme les fous qu’ils sont. Provenant avant tout du milieu des arts visuels, le duo construit des chansons ludiques échafaudées comme des installations. Les mots, leur matériau, ne sont pas là tant pour ce qu’ils portent de sens mais plutôt pour ce qu’ils sonnent. "Ça relève un peu de l’écriture automatique, même", remarque Matthieu. "Chow mein, china, ma chZrie" (Chow mein) ou "Sing a song ^ Kapuskasing" (Histoire d’amour) en sont deux petites images en valant mille autres. "On aime la musique française", confie Matthieu. On l’aurait facilement deviné. Gainsbourg n’est pas très loin, Sttellla non plus (bon d’accord, c’est un Belge…). Geneviève Crépeau excelle dans les petites voix rose bonbon des lolitas françaises, tandis que son Matthieu est très crédible en crooner dandy décadent. "Je pense qu’il existe des formules dans la façon de faire de la musique: on parle de formats, de temps de pièces et de façons de faire les spectacles, explique Matthieu. Nous, on veut jouer à côté de ça: faire des tounes de une minute avec des instruments qui sont aussi des jouets. En show, on ne veut pas juste arriver sur scène et jouer nos tounes comme un band rock qui fait un-deux-trois-quatre et c’est fini. C’est le plaisir de faire tout ça différemment. On ramène à la musique la liberté qu’on a dans les arts visuels."
Tous différents, inspirés du moment, avec leur côté très performance, leurs shows sont des moments de purs délires, paraît-il. Quand on nous offre un plateau de sucreries, on ne dit pas non.
Le 15 janvier à 21 h
À la Galerie Le Lobe
Dans le cadre des festivités de la Fête de l’art.
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