Alain Lefèvre : Je me souviens
Le pianiste Alain Lefèvre interprétera, avec l’Orchestre symphonique de Sherbrooke (OSS), un véritable hit du répertoire classique: le Concerto de Québec d’André Mathieu.
Élise Giguère
Photo : Russell Proulx
Compositeur tombé dans l’oubli, André Mathieu a été remis au goût du jour grâce à Alain Lefèvre. C’est vers l’âge de 14 ans que le musicien de réputation internationale a fait la découverte de ce compositeur québécois, né en 1929 et mort dans la misère en 1968. Un jour, à l’école, il a entendu une religieuse jouer une pièce "géniale" qu’il ne connaissait pas. Quand il lui a demandé qui avait composé la pièce, elle a répondu: un compositeur québécois alcoolique mort jeune. "Ça m’a mis la puce à l’oreille. Depuis cet âge-là, je n’ai jamais arrêté de faire des recherches (sur l’œuvre de Mathieu)."
Enregistré en 2003, le Concerto de Québec a connu un immense succès pour un album de musique classique: 30 000 copies vendues. "Habituellement, un disque classique qui a du succès à travers le monde, c’est 5000 copies vendues", souligne le pianiste. L’album, enregistré avec l’Orchestre symphonique de Québec, a d’ailleurs remporté le Félix de l’album classique de l’année.
Le pianiste se dit ravi de venir jouer le Concerto en région, surtout dans le cadre actuel où l’œuvre connaît du succès à travers le monde. Et surtout sur le piano de la Salle Maurice-O’Bready, un superbe instrument, selon Lefèvre. "Souvent, je joue sur des mauvais pianos", fait-il remarquer à cet égard.
Également au programme de ce concert, le Concerto de Varsovie, qui faisait partie du disque récompensé par l’ADISQ. L’OSS interprétera aussi une pièce de John Corigliano (Promenade Overture) ainsi que les Danses symphoniques tirées du West Side Story de Leonard Bernstein.
Après le concert, Alain Lefèvre prendra le temps de rencontrer le public, lui qui se fait un devoir, et même une mission, de rendre la musique classique accessible. "En musique classique, on a été trop loin du public. Beaucoup pensent que la musique classique, ce n’est pas pour eux. Mon but à moi, c’est de faire aimer la musique."
Le pianiste, dont l’horaire est planifié jusqu’en 2006, participe d’ailleurs à une rencontre ce jeudi de 19 h à 21 h 30 à la Salle Bandeen de l’Université Bishop’s, où il parlera de son travail de concertiste.
Le 22 janvier à 20 h
À la Salle Maurice-O’Bready
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