Paris Combo : Fusion des genres
Musique

Paris Combo : Fusion des genres

Paris Combo est l’un des plus beaux fleurons de la nouvelle chanson française des 10 dernières années… quoiqu’il soit encore chez nous un secret bien gardé.

À la première écoute, Paris Combo, amalgame festif de swing, de musique manouche et de musette pourrait aux Québécois comme le chaînon manquant entre Vaya Con Dios et Les Triplettes de Belleville.

La chanteuse Belle du Berry, comme bien d’autres issue du punk-rock, nous raconte son cheminement et les origines de la formation: "J’ai d’abord fait une musique qu’on pourrait qualifier d’"industrielle-rurale", puis j’ai découvert le jazz français, la musique manouche et la chanson française teintée de jazz des années 30-40. Au début des années 90, nous formions un trio: Potzi, un guitariste oeuvrant sur la scène du swing parisien, le batteur Francois Jeannin et moi au chant et à l’accordéon. C’est dans le cadre de l’événement Cabaret Sauvage, réunissant des artistes de la chanson, du cabaret et du cirque que nous avons rencontré le trompettiste d’origine australienne David Lewis qui jouait au sein du Bachibouzouk Band de Arthur H. Puis, s’est joint à nous Mano Razanajato, un contrebassiste qui vient du Madagascar". Le groupe existe depuis 1995 et a réalisé cinq disques: Paris Combo (1997), Living Room (1999), Attraction (2001), Paris Combo Live (double CD en 2002) et Motifs, qui vient tout juste de paraître en 2005.

Paris Combo incarne le métissage caractéristique de la chanson française des

15 dernières années et n’a certes rien de ringard: "Sur le premier disque, il y avait un fort ancrage dans le swing, par le jeu de guitare. Sur le deuxième déjà, la musique du groupe est plus contemporaine. Il s’agit du mélange de cinq individualités provenant d’horizons divers, ayant eu des expériences musicales différentes, ayant des envies propres".

En effet, la musique du groupe est fortement imprégnée du swing des années 30, de la musique manouche et du musette mais intègre aussi des accents de musique arabe, de musique turque, de flamenco, de tango et de jazz contemporain. On peut y trouver des affinités avec l’esprit de Boris Vian et de Serge Gainsbourg mais aussi avec la chanson française jazzée des années 30, celle de Jean Tranchant par exemple, l’un des premiers à avoir interprété du Rodgers & Hart, le créateur du fameux Paris s’éveille, qu’accompagnèrent Django Reinhardt et Stéphane Grapelli

"Les chansons que j’aime sont plus que réalistes. Ce que j’essaie de faire, ce sont des chansons qui, même si elles paraissent sombres, même si elles comportent un fond sérieux, offrent une part d’imaginaire, de fantaisie." Les textes du dernier album, Motifs, posent davantage un regard sur le monde, sur la place accordée aux nouvelles technologies, sur les problèmes découlant de la mondialisation: "Je trouve abominable, insupportable que les pays riches n’arrivent pas plus à partager leur savoir. Dans la pièce Aquarium, je me demande comment se fait-il que l’accès à l’information ne nous rende pas plus sensible aux autres".

Paris Combo s’est déjà produit aux Francofolies en 1998 et au FIJM en 2002 dans la rue. Paradoxalement, le groupe semble plus connu aux États-Unis et dans le milieu anglophone, esclave des étiquettes vite tracées: world, folk, chanson française. De retour d’une tournée de six grandes villes américaines, il est de passage à Montréal.

Le 21 janvier
Au Centre Pierre-Péladeau

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