Stefie Shock : En coulisse
Musique

Stefie Shock : En coulisse

Énigmatique, rieur, Stefie Shock donne rapidement le ton de l’entretien. À peine de retour d’une semaine de vacances à Cuba, il plonge aisément dans ses souvenirs. "C’est la dernière fois que je mets les pieds dans un truc tout inclus, se promet l’artiste qui préfère voyager au gré du vent, un sac à dos sur les épaules. La prochaine fois, ça va être moins calculé, moins dans la ouate. C’était trop pépère!" Malgré tout, le soleil et la mer ont fait leur œuvre. Le chanteur devrait être d’attaque pour une percée en Europe ainsi que pour terminer sa tournée québécoise, qui comprend entre autres la destination de Trois-Rivières.

LA SUITE DU DÉCOR

Shock a récemment signé avec Warner Music France. Dès le 8 février, Le Décor (2003) se retrouvera dans les magasins de plusieurs pays européens francophones. S’il semble peu intéressé, voire dérangé par le côté marketing du métier, le créateur se dit tout de même heureux de cette entente. "Je suis content de n’importe quelle signature quand les gens ont le goût de travailler. Car signer avec une multinationale qui ne fait rien, ça ne donne pas grand chose. C’est bien le fun pour pavoiser et pour bien paraître dans les soirées mondaines… Sauf que si elle met ton disque sur la tablette, ça donne pas mal moins de prestige soudainement. Donc, ce qui m’importait était d’avoir autour de moi des gens qui veulent, qui ont envie que mes chansons rejoignent la population et qui font le travail nécessaire pour faire connaître ma musique là-bas. Et chez Warner, c’est ce qu’ils ont envie de faire."

Bien que Le Décor produise encore de belles fleurs, Stefie Shock admet qu’il songe tranquillement au troisième album. "Je commence à avoir une idée vague. Du moins, je vois la direction musicale et ça commence à être le fun. Quand je ne suis pas en tournée, je travaille sur mes tounes et quand je ne travaille pas sur mes tounes, je suis en tournée! C’est la belle vie dans un sens." La dernière phrase lâchée, le musicien, désolé, la rattrape au vol. "Je disais que c’était la belle vie, mais je ne peux pas. Il y a trop de monde qui ne vit pas la belle vie. Ce n’est pas cool de dire ça!"

La poussière retombe. La conversation reprend son fil et il s’avère difficile de la laisser glisser vers une autre direction. Pour son troisième opus, le grand séducteur sent-il qu’il revisitera son sujet fétiche: la quête de la femme? "C’est sûr. C’est l’histoire de toute une vie. Je vais aborder aussi des trucs sociaux -j’haïs ça dire "des trucs sociaux", on dirait que c’est le gouvernement qui parle. Des fois, j’ai le goût de m’embarquer dans une sortie contre ci ou contre ça qui écœure dans le monde. Mais en même temps, je ne veux pas faire un discours comme Michel Chartrand. Je veux passer mon message dans une chanson sans avoir l’air de faire une sortie. Je le passe en filigrane, subtilement. Je vais aussi continuer à créer des personnages comme Chantal ou comme le monsieur dans Le Pied dansant. Je vais continuer de parler des filles et de vie amoureuse qui tourne mal, qui ne fonctionne pas, parce que c’est surtout ça qui touche les gens. Ceux pour qui la vie amoureuse fonctionne, eh bien, ils n’ont pas besoin qu’on écrive de chansons pour eux!" rigole-t-il.

BÊTE DE SCÈNE

La musique rythmée sert de toile de fond au compositeur de 35 ans depuis presque toujours. "Ce qui est lent finit généralement par m’ennuyer; ça me donne envie de changer de musique, d’écouter autre chose. On ne me prendra pas à écouter le Requiem de Mozart par exemple, car ça me plonge dans une émotion que je ne souhaite pas." Adorant le divertissement, il brode ainsi ses spectacles de façon à ce que le public reçoive une véritable décharge électrique. Il retire du programme tous les morceaux calmes afin de ne conserver que les plus entraînants. Et s’il le pouvait, il réaliserait son show en un seul souffle. "Je n’aime pas les shows en deux parties. C’est plus intense lorsque c’est fait en un trait", croit-il. Un moyen pour faire danser davantage le public? "Je ne veux obliger les gens à rien. Je suis tout de même intimidé quand les gens sont contemplatifs comme moi lorsque je vais voir un show. Moi, je suis un spectateur plate. Et je le dis au public: "Ne faites pas comme moi quand je vais voir un show, faites comme moi quand je suis sur scène!"" Ainsi soit-il.

Le 27 janvier à 20 h
À la Maison de la culture de Trois-Rivières