Yelo Molo : Repartir à gros zéro
Malgré un chemin rocailleux, Yelo Molo se serre les coudes et poursuit son chemin tant bien que mal…
Après une série de changements importants au sein du groupe – une réaction froide au troisième album (Snooze), le départ de Karine, un des membres clés de la formation, ainsi qu’une rupture difficile avec son ancienne étiquette (Multi-Pass) -, Yelo Molo tente de recréer la magie qui l’entourait à ses débuts, dans le temps où les pièces Gros Zéro ou encore Le Petit Castor dominaient les radios. Que font six gars après une chaude lutte judiciaire et le départ du groupe du seul membre de la gent féminine? Ceux de Yelo Molo poursuivent leur chemin en accentuant le vacarme, comme c’est le cas avec Show-business, leur dernier album.
Pour ce qui est de l’étiquette, le groupe se retrouvait devant un dilemme. "On se demandait si on devait choisir un plus gros label ou garder notre liberté avec un plus petit. Comme on est un groupe qui ne fait pas de compromis, on a choisi de rester dans un petit", explique le batteur Yannick Boivin. Cette liberté permet aux membres de la formation de rester mordants dans leurs textes, s’en prenant avec peu de subtilité aux grandes cibles, parmi lesquelles une certaine méga-compagnie (dans le premier extrait, Québec Art) et un tout aussi méprisé George W (dans la pièce d’ouverture, Junior). Mais malgré l’hésitation du monde radiophonique, le groupe jouit d’un brin de publicité visuelle. MusiquePlus a inclus à sa rotation régulière la pièce Québec Art, boudée par les radios à cause de ses propos audacieux, selon le groupe. Certes, Yelo Molo ne passe pas par quatre chemins pour y dénoncer avec véhémence la convergence d’un certain milliardaire québécois à trois initiales. "Plusieurs nous disent qu’on a eu les couilles de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas, explique Boivin. On voulait appeler l’album de même [Québec Art], mais certains trouvaient que c’était un peu suicidaire."
Et voilà que près de six mois après la sortie de l’album, la formation tentera de reprendre le taureau par les cornes en spectacle, à commencer par la Salle Odyssée, le 29 janvier. Une tournée du Québec suivra, y compris quelques apparitions dans certains festivals estivaux à déterminer, type de prestation dans lequel Yelo Molo a toujours su plaire. Reste à voir si la pente sera trop abrupte pour être remontée.
Le 29 janvier à 20 h
À la Salle Odyssée de la Maison de la culture de Gatineau
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