Andrée Watters : Le sablier
Musique

Andrée Watters : Le sablier

L’alarme est donnée: Andrée Watters entre bientôt en studio. D’ici là, la chanteuse de 22 ans poursuit la tournée d’AW. Et Trois-Rivières figure parmi les dernières destinations. Joies et vertiges.

Andrée Watters

sent plus que jamais l’appel de la maternité… musicale. Depuis la matérialisation d’AW, opus coiffé en 2004 du Félix du meilleur album rock, la jeune femme porte à l’intérieur d’elle de nouvelles chansons. Elle n’a en fait jamais cessé de composer. Passionnée, obsédée par son travail, elle griffonne partout: en tournée, à la maison… Rien ne semble étouffer son inspiration. Peu à peu, l’urgence d’immortaliser ses dernières trouvailles sur disque devient palpable. Si elle le pouvait, la jolie rockeuse sortirait son deuxième enregistrement dès le printemps. Mais connaissant les aléas du métier et refusant de bâcler, elle prend son mal en patience. La suite d’AW naîtra au moment opportun.

EN GESTATION

Actuellement, la chanteuse bosse sur l’écriture de ses textes. Elle essaye d’ailleurs d’en faire le plus possible avant d’entrer en studio, question de pouvoir choisir dans un large éventail de chansons. "Je commence à avoir beaucoup de matériel, admet-elle. Je suis un peu stressée, car je souhaite que le deuxième album fonctionne aussi bien, sinon plus, que le premier. En même temps, je travaille mieux sous la pression. Plus la date du studio arrive, plus je suis stressée. Mais j’ai besoin de cette drive-là pour me dépasser!"

Andrée Watters le répète à plusieurs reprises durant l’entretien: elle a besoin d’évoluer. La petite boule d’énergie qui quittait le nid familial à 17 ans pour tenter sa chance comme artiste à Montréal est maintenant animée par des préoccupations différentes. Elle a vieilli, a vécu bon nombre d’expériences (dont celle de découvrir le Québec en entier), et désire l’exprimer. Cependant, elle ne changera pas du tout au tout. "Sur le premier disque, je me pose beaucoup de questions en ce qui concerne le temps. À 22 ans, c’est encore pareil…" souligne-t-elle. Watters, quoique dans la fleur de l’âge, a l’impression que la vie coule trop vite; les deux dernières années ont passé en coup de vent. Craignant de manquer de temps pour réaliser tous ses rêves, elle se questionne, tente de voir clair dans cette situation. Elle risque ainsi d’aborder de nouveau ce sujet. Comme elle n’a aucune idée des chansons qui seront retenues pour son deuxième opus, l’interprète n’ose pas trop s’avancer quant à son contenu. Elle sait cependant qu’elle aimerait lui donner un parfum plus personnel: " Pour le premier album, j’avais le goût de triper, de défoncer des murs. Pour le deuxième, je veux une approche plus intense, plus accessible." Sans trop se dévoiler – elle déteste parler d’elle ou de sa vie -, la brunette va néanmoins continuer de chanter des histoires où tout le monde va pouvoir se reconnaître.

LE CONTACT

Le contact avec le public reste primordial pour Andrée Watters. Après chaque show, elle va à la rencontre de ses fans et signe des autographes. Et étonnamment, elle demeure jusqu’au dernier. "C’est tellement important pour moi de leur dire merci en personne." Idole de bien des adolescentes, la jeune interprète avoue ne pas avoir de mission secrète. "Je ne veux pas leur donner de leçon. J’ai seulement 22 ans. S’il y avait un message que j’aurais à leur dire, ça serait de profiter de chaque moment qui passe et de faire confiance à la vie. Car il n’y a pas un seul instant pareil."

Connue pour militer contre le piratage, l’artiste originaire de Charlesbourg songe à s’impliquer dans une autre cause. Bouleversée par la mort d’une proche cousine, elle aimerait faire sa part pour la prévention du suicide, un drame social qu’elle comprend difficilement. "Les gens se confient beaucoup à moi…" soutient-elle. Du coup, elle explique qu’une portion de son site Internet se présente comme un journal intime où ses admirateurs ont la possibilité de lui envoyer quelques mots. "C’est un moyen de correspondance. Je trouve ça super cool: j’ai énormément de réponses. J’ai l’impression d’être leur grande sœur. Ils me parlent de leur vie, de leurs peines d’amour… Cependant, je ne peux pas les aider autrement qu’avec mes chansons."

MISE EN SCÈNE

À l’approche de l’entrée en studio, Watters signale qu’elle éprouve le même plaisir à monter sur scène. Aucun relâchement à l’horizon. "Je fais toujours mes shows avec la même énergie. Chaque fois, on chante devant un public qu’on ne connaît pas, qu’on a à conquérir, dit-elle. Un spectacle, c’est toujours à recommencer. Il n’y a jamais rien d’acquis." Ainsi, à Trois-Rivières, elle prévoit donner un spectacle très électrique, un peu plus rock que l’album, pendant lequel elle interprétera aussi des pièces de France D’Amour et d’Alanis Morissette. Une soirée où toute la famille devrait y trouver son compte. "Ce qui me surprend et qui me rend fière, c’est de voir les gens chanter mes compositions. Si je peux leur faire du bien juste comme ça", sourit-elle.

Le 4 février à 20 h
À la Salle J.-A.-Thompson

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