Bettie Serveert : Pop underground
Musique

Bettie Serveert : Pop underground

Bettie Serveert est encore considéré comme un groupe underground, peu importent ses dix années d’existence et la parution d’Attagirl, son sixième disque. Pour la chanteuse et guitariste Carol van Dyk, c’est aussi bien comme ça.

Bettie Serveert n’a jamais dépassé le stade du succès indépendant mais la chanteuse-guitariste d’origine canadienne (elle avait sept ans quand ses parents ont quitté Vancouver pour s’installer en Hollande) affirme que ça ne change rien au plaisir qu’elle éprouve lorsqu’elle joue de la musique: "On fait ce qu’on a toujours voulu faire et en plus, on aime notre musique. Peu importent les hauts et les bas survenus au fil des années, on y croit encore. Si ce n’était pas le cas, Bettie Serveert aurait abandonné il y a longtemps. La parution d’un disque et la perspective d’une tournée nous enthousiasment encore autant. Je connais peu de groupes underground toujours aussi passionnés après 13 ou 14 ans de carrière", souligne Carol.

La fin de l’association de Bettie Serveert avec l’étiquette Matador (qui a lancé les disques Palomine en 1994, Lamprey en 1995 et Dust Bunnies en 1997) a stoppé le rêve américain de la formation, mais Carol assure que c’était un mal pour un bien: "La création de notre label, Palomine Records, nous a permis de reprendre le contrôle de nos affaires, ce qui n’est pas une mauvaise chose pour un groupe… même si ça représente beaucoup de travail ", remarque-t-elle.

C’était en fait peut-être trop de travail puisque Attagirl vient de paraître sur l’étiquette Minty Fresh (Veruca Salt, The Cardigans). Selon Carol, c’est ce qui explique le retour du groupe au Canada. "Ça fait six ou sept ans qu’on n’a pas donné de concert à Montréal. Personnellement, j’adore voyager en Amérique du Nord. Certains se plaignent de la distance entre chaque ville, mais moi, j’adore observer le paysage, sans oublier qu’il y a moins de douanes à franchir. En Europe, on est toujours en train de passer une frontière", s’exclame la chanteuse. Elle ajoute qu’elle se sent encore chez elle lorsqu’elle se trouve au Canada. "Je parle couramment le néerlandais, mais c’est une langue extrêmement difficile à apprendre. J’ai aussi appris un peu de français, étant donné que je partage mon temps entre Amsterdam et la Belgique." Pendant un certain temps, Bettie Serveert a envisagé la possibilité de s’installer aux États-Unis, dans le but d’élargir son auditoire et de gagner en popularité. Le groupe a même loué un appartement à New York pendant plus d’un an. "On a finalement abandonné cette idée parce que Herman (Bunskoeke, le bassiste) ne pouvait pas quitter la Hollande, à cause de ses enfants et de son emploi", explique Carol. Il sera toutefois présent lors de la prochaine tournée, de même que le guitariste Peter Visser, le batteur Gino Geudeus et le claviériste Martijn Blankestijn. "Depuis quelques années, le groupe ressemble plus à un collectif qu’à un quatuor, c’est pourquoi Peter et moi composons désormais la majorité des chansons. Cela dit, je crois que la présence des autres musiciens (notamment des batteurs Jeroen Blankert et Jeffrey Kok) est nécessaire, car elle contribue à nourrir Bettie Serveert sur le plan musical", conclut la chanteuse-guitariste.

Le 9 février
Au Main Hall

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