Les Charbonniers de l'Enfer : À pleine vapeur
Musique

Les Charbonniers de l’Enfer : À pleine vapeur

Les Charbonniers de l’Enfer brûleront les planches jusqu’à la mi-février. Après quoi, ils retrouveront leur petit coin de paradis pour au moins une année. Entretien avant le grand repos.

Alors que la nouvelle génération de groupes traditionnels métisse le folklore québécois à des rythmes d’ailleurs, les Charbonniers de l’Enfer retournent aux sources. Ils dépouillent leur musique des instruments superflus et ne conservent que l’essence: les voix. Une "marque de commerce" qu’ils exploitent depuis maintenant 10 ans.

Michel Bordeleau, qui a quitté la Bottine Souriante en même temps qu’Yves Lambert il y a presque deux ans, soutient à la blague que "c’est la faute à Michel Faubert" si le groupe existe. En effet, l’aventure diabolique des Charbonniers a commencé à l’époque où le conteur évoluait avec Locomotive. Comme ce dernier avait besoin de choristes, il avait demandé à quelques connaissances (des musiciens issus du répertoire traditionnel) de se joindre à la formation lors des spectacles. Deux équipes, qui se relayaient selon les horaires, s’étaient alors formées. Un jour, par coquetterie ou par désir de simplicité, les troubadours proposèrent de s’appeler Les Charbonniers de l’Enfer. Ne donnaient-ils pas le charbon nécessaire à la locomotive? Cependant, au moment où Faubert planifia d’enregistrer un album, un problème se posa: quels choristes allaient chanter? Le leader décida donc de réunir tous les chanteurs pour l’occasion. Il n’en fallait pas plus pour donner naissance au groupe a capella.

En 1996, les Charbonniers (Michel Bordeleau, Michel Faubert, André Marchand, Jean-Claude Mirandette et Normand Miron) enregistrent Chansons a capella. Ils vendent plus de 10 000 exemplaires de ce premier opus, et ce, grâce à la magie du bouche à oreille. De fait, les cinq musiciens ne font ni spectacle, ni promotion. Il faut attendre presque sept ans pour les voir enfin sur scène, l’album (2002) donnant le coup d’envoi d’une nouvelle vie artistique pour le groupe.

Question de ne pas éteindre leur passion pour le folklore, les membres du quintette travaillent ensemble seulement cinq mois par année. "Oui, on ouvre la porte aux Charbonniers, mais on ne la ferme pas aux projets personnels, raconte Michel Bordeleau, qui rêve de produire un disque où la mandoline retrouverait ses lettres de noblesse. Nous avons tous joué dans d’autres groupes. Mais à un moment donné, à trop être ensemble, tu satures. Tu as beau aimer ton métier, tu t’écœures. Nous, on ne veut pas vivre ça! Les Charbonniers, c’est notre bâton de vieillesse. On veut garder le groupe en santé le plus longtemps possible." Ainsi, la formation prendra une pause d’environ un an après sa dernière série de spectacles de . Une courte relâche afin de revenir en force.

Le 5 février à 20 h 30
Au Théâtre Granada

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