Les frères Goyette : Absurdes jusqu’à l’os
Les frères Goyette, heureux mélange des Denis Drolet et des Cowboys Fringants, se débarrassent de leurs vieilles habitudes. Ils se pointent enfin avec un spectacle "rodé au quart de tour".
Karine Gélinas
Photo : Guillaume Massicotte
Un froid sibérien règne dehors. Vêtus de couvre-chefs démodés et de vieux manteaux de fourrure rapiécés artisanalement avec du ruban à coller, Mario (Simon Laganière), Michel (Jean Charbonneau) et Sylvain (Laurent Laganière) Goyette poussent la porte du café. L’effet est instantané: des regards curieux se posent sur eux, des sourires illuminent des visages encore endormis. On m’avait promis une rencontre non pas avec les musiciens, mais avec les personnages du groupe. Décidément, on a tenu parole. Bienvenue dans l’univers loufoque des Goyette!
Entre un monologue sur sa passion des loafers et son périlleux métier de chauffeur d’autobus scolaire, Mario fait une mise au point sur la carrière des Goyette. Après plus de sept ans à opter pour la spontanéité, la formation, connue pour sa musique agrico-pop aux accents un peu absurdes, a décidé de mettre sur pied un spectacle solide, où chaque chanson a une place bien précise. "Avoir une structure est d’ailleurs beaucoup plus sécurisant lorsqu’on fait de l’improvisation", souligne Sylvain, qui réalise une bricole à tous les shows. En fait, ce travail de raffinement était nécessaire. Le groupe admet qu’il devait bosser un peu plus sérieusement s’il désirait atteindre de nouveaux sommets. C’est donc plein d’espoir qu’il s’attaque au Petit Medley de Montréal le 4 février, puis au Maquisart de Trois-Rivières le 5 février avec ses odes à la ruralité. Il proposera alors des versions peaufinées des pièces qui composent son album Vos yeules, on chante!, lancé en 2002.
Pour le moment, le groupe des Goyette demeure un projet parallèle. Voilà pourquoi les nouvelles compositions arrivent au compte-gouttes. "Le matin, j’ai toujours le goût d’écrire. Mais je ne peux jamais le faire, car je dois aller travailler", explique Mario Goyette. Enregistrer un second album ne reste cependant pas un rêve impossible. "On a quelques chansons au fridge et on va bientôt les sortir!" s’exclame Michel Goyette avec un petit air espiègle.
Le 5 février à 20 h
Au Maquisart
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