Polly-Esther : D’un horizon à l’autre
À l’âge de 14 ans, les filles de Polly-Esther interprétaient des chansons de Laurence Jalbert dans les rues de la Saskatchewan. Aujourd’hui, elles font le tour du monde avec leur folk-rock francophone d’une originalité qui marque littéralement tout le monde.
Amies de longue date, Rachel Duperreault et Anique Granger se fréquentaient bien avant d’être musiciennes. Originaires de Saskatoon, les deux Fransaskoises ont goûté aux difficultés de la francophonie hors Québec pendant plusieurs années avant de prendre une décision majeure. En 2000, elles franchissent un pas important: elles deviennent Montréalaises d’adoption. "Ça a été beaucoup d’apprentissage. J’ai tellement vu de choses, j’ai appris beaucoup sur moi-même. Montréal, c’est grand, tu as le droit d’être toi-même. Tu as vraiment ta place. Tu peux être aussi freak que tu veux, tu as ton créneau ici. C’est possible d’exister. Dans l’Ouest, ce n’est pas nécessairement comme ça", explique Rachel. Pour deux filles habituées à voir "l’horizon à 360 degrés et les étoiles à perte de vue", Montréal représentait un monde nouveau. Menées par leurs ambitions musicales et bousculées par le dépaysement et l’éloignement, les musiciennes du tandem se serrent les coudes mutuellement, aidées par l’amitié profonde et de longue date qu’elles partagent depuis des années. "Pour arriver où on en est en ce moment, c’est bien d’avoir un appui. [Dans l’industrie musicale], tu as zéro garantie, zéro promesse. Tu as beau adorer ce que tu fais, il n’y a jamais de certitude. À deux, déjà, je trouve que c’est beaucoup plus simple."
Au cours de ses huit ans d’existence, le duo a beaucoup voyagé, notamment pour promouvoir son dernier album Les Cent Pas, sorti en octobre 2002. Après avoir visité la France, l’Égypte, Israël, les États-Unis et fait le tour du Canada d’un océan à l’autre, la paire de musiciennes s’est dotée d’un regard nouveau sur le monde, empreint à la fois d’une certaine naïveté et d’une sage lucidité. "J’ai une appréciation pour le monde en général. Dans le fond, on est pareil partout. C’est assez magique de savoir qu’il y a de la bonté et de la beauté partout, et de constater à quel point ce qu’on voit aux nouvelles, ce n’est pas toujours la réalité", explique Rachel. L’album fait bonne figure un peu partout et les honneurs s’empilent. Dans le cadre du Coup de cœur francophone, Galaxie (le réseau de musique continue de Radio-Canada) décerne à Polly-Esther un prix Étoiles qui s’ajoute au titre d’"Album francophone de l’année", aux Western Canadian Music Awards 2003, ainsi qu’à quelques autres prix.
Le groupe se produit en spectacle sous deux formules: en trio et en quintette. Le trio est constitué de Rachel au violon et d’Anique à la voix et aux guitares, avec le bassiste Richard Deschênes qui ajoute aussi quelques touches vocales. Cette formule qualifiée de "super-intime, plus douce, plus planante" est tout à fait différente de la version quintette. Cette dernière comprend aussi batterie, guitare électrique et clavier. Résultat: "ça lève d’une coche, c’est plus extérieur, c’est plus festif", explique Rachel. Nous aurons la chance, ici même dans la région outaouaise, de goûter aux deux variantes au cours du mois de février. La version quintette réchauffera la Scène Nordique, la scène extérieure du Bal de Neige, le vendredi 11 février et le samedi 12. La version trio prendra ensuite la Quatrième Salle du CNA en douceur le 18 février.
Les 11 et 12 février à 19 h
Sur la Scène nordique – Bal de Neige (Ottawa)
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