Benedetto Lupo : Beethoven léger
Musique

Benedetto Lupo : Beethoven léger

Le pianiste italien Benedetto Lupo est l’invité des Violons du Roy pour leur entrée hivernale. Un concert qui conjugue Haydn à Beethoven, sous la direction de Bernard Labadie.

C’est un véritable festival Beethoven aux couleurs du printemps qui s’est mis en branle dans la capitale. Après l’Orchestre symphonique de Québec, qui présentera sous peu l’intégrale des symphonies, le pianiste Christian Leotta, qui a offert l’ensemble des sonates pour piano, c’est au tour des Violons du Roy d’être de la partie. Pour l’occasion, le pianiste italien Benedetto Lupo se joint à l’orchestre de chambre, sous la direction de Bernard Labadie, dans un programme aux accents "classiques" incluant deux œuvres de jeunesse du grand compositeur allemand. "C’est la première fois que je rencontre les Violons du Roy", précise d’emblée Benedetto Lupo, joint tout juste avant son entrée sur scène lors d’un concert en Italie. "Par contre, j’ai déjà travaillé avec le chef Bernard Labadie. Une rencontre mozartienne: nous avions joué un concerto de Mozart." Le lien entre Mozart et Beethoven est direct et perceptible dans le Deuxième Concerto et dans le Rondo pour piano et orchestre: ces deux compositions teintées de jeunesse ne sont pas sans exclure les influences viennoises du compositeur souvent perçu comme taciturne et ténébreux. "La personnalité de Ludwig van Beethoven est révélée sous un jour plus joyeux", souligne Benedetto Lupo à propos du Deuxième Concerto pour piano, une œuvre souvent négligée et mal-aimée. "C’est un concerto très agréable à jouer. J’y suis attaché, je l’ai joué plusieurs fois, et le côté léger de cette composition ne touche en rien sa qualité d’expression."

Avec un programme joignant les symphonies Oxford (n° 92) et Surprise (n° 94) de Joseph Haydn, mentor épisodique dans la carrière de Beethoven, les Violons du Roy abordent un répertoire qui leur sied à merveille et qui confirme une direction artistique non souscrite au répertoire baroque. La "surprise" de ce concert reste le Rondo pour piano et orchestre, qui suit le Deuxième Concerto, une composition nébuleuse de Beethoven qui laisse place à la découverte. "Effectivement, on connaît mieux les divers Rondos pour piano seul, explique le pianiste sur un ton rieur, ce Rondo pour piano et orchestre n’étant même pas numéroté dans le catalogue du compositeur. C’est un très joli morceau, surtout la partie médiane de la pièce, un passage lent et envoûtant. Aussi surprenant que ça puisse paraître, il y a une touche rococo dans cette œuvre, qui reste très originale. Nous allons l’interpréter dans sa version d’origine." Une version qui exclura les incalculables annotations subséquentes du compositeur, un fait inéluctable dans la majeure partie des œuvres de jeunesse de Ludwig van Beethoven. C’est un concert qui met de côté le tourment de cet esprit musical de génie au profit d’un bien-être que le pianiste italien Benedetto Lupo saura sans doute nous communiquer.

Le 13 février à 20 h
Au Grand Théâtre

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