David Kristian : Le retour de l'enfant prodigue
Musique

David Kristian : Le retour de l’enfant prodigue

David Kristian fait partie des compositeurs connus modestement à l’échelle planétaire qui n’ont jamais donné de concert à Québec. Le pire, c’est qu’il a vu le jour ici.

Né à Sainte-Foy, ayant grandi au Nouveau-Brunswick, David Kristian, âgé de 37 ans, réside à Montréal depuis les années 80 et gagne sa vie honorablement en composant plein de trucs, comme des jingles de pubs de nouilles japonaises et des albums, une vingtaine à ce jour. Première interrogation qui s’impose pour le néophyte, légitimée par la nécessité de démocratiser la savante terminologie utilisée en électronica: quel genre de musique faites-vous parvenir à nos oreilles, David Kristian? "Difficile de résumer mon style à une seule expression, mais disons qu’il s’agit d’une démarche expérimentale en musique électronique. Plus précisément, sur l’album Sweet Bits, qui vient de paraître et qui explique ma visite à Québec, je compose de l’IDM, ce qui veut dire "Intelligent Dance Music"; c’est un terme fourre-tout que je n’aime pas trop utiliser mais que j’apprécie pour me distancer de la musique de discothèque." À ce propos, il reconnaît que Montréal est un lieu extraordinaire pour la house et ses déclinaisons, mais, selon lui, rares seraient les occasions pour ceux qui affichent d’autres intentions sonores, électroniquement parlant.

Concernant le spectacle du 18 février prochain à la Galerie Rouje, à quelle prestation doit-on s’attendre en tant que public d’une ville jamais visitée par un artiste qu’elle a vu naître? "Je n’utilise jamais de portable en spectacle, je trimballe toujours mes machines pour dynamiser la chose… Mais de toutes façons, je ne me sers en aucun cas d’un ordinateur sur scène, sinon comme d’une enregistreuse." À prévoir: des appareillages Korg, des boîtes à effets, de même qu’une console de jeu Game Boy animée par un logiciel japonais pour musiciens extravagants.

Outrageusement prolifique, David Kristian fera paraître deux albums en 2005, en revendique pas moins de cinq en 2004, et autant en 2003. Le musicien assume aussi le statut de cinéaste. Un état qui l’a mené à commettre ses premiers morceaux dès l’âge de 13 ans: "J’avais besoin de trames sonores, j’ai donc commencé à faire mes propres musiques." Depuis, bien des notes ont été clapotées par David Kristian, qui a demandé l’an dernier à DJ Mini, sa copine de toujours, de lui détailler un plan à suivre pour sa dernière création. "C’est une bonne amie, elle m’a énormément aidé dans le choix des 15 pièces qui apparaissent sur ce disque." Fait à noter, plus d’une centaine de pièces différentes avaient d’abord été programmées pour l’album Sweet Bits.

À propos de Monochrome, le label qui a produit ce dernier CD, David Kristian ne tarit pas d’éloges sur l’audace des gens à la tête de celui-ci. Rares sont les déclarations d’amour aussi virulentes d’un artiste pour sa compagnie. Proclamation: "Je suis vraiment content d’être avec Monochrome, car il s’agit de vrais mélomanes, de vrais "tripeux" de musique électronique et de indie rock! En fait, ce qui est génial avec eux, c’est qu’ils portent attention aux détails…"

Le 18 février avec Nathaniel Hébert de Quebec Connection
À la Galerie Rouje

Voir calendrier Electronica