Dumas : La vie en cinémascope
Dumas a parfois l’impression de vivre dans un film… Ayant grandi dans une société d’images, il nourrit sa musique à même cette ressource infinie. Court métrage…
Depuis Le Cours des jours, deuxième album encensé par la critique, le jeune Dumas s’est lancé dans plusieurs projets, qui se sont tous avérés de vifs succès et de bonnes thérapies pour le poète. Celui, entre autres, de faire la trame sonore du premier film d’Yves Pelletier, Les Aimants, est arrivé à point nommé pour Dumas, qui traînait langoureusement le spleen de son dernier opus derrière lui tel un fardeau: "L’année qui a suivi la sortie de l’album Le Cours des jours, j’ai eu l’impression de revivre les textes de mes chansons, ça n’a pas été une année nécessairement lumineuse pour moi. Je traîne ça depuis longtemps, cette noirceur, ce malaise… Je pense que ça a passé, mais on verra. J’ai toujours été comme ça, je me remets en question, et c’est le genre de métier qui te pousse à le faire aussi, parce que tu fais des shows, tu fais des entrevues. À un moment donné, tu te dis: c’est pas sain de parler toujours de soi! Il vient un temps où tu n’as plus de filet", évoque un Dumas décontracté.
Dumas avait toujours rêvé de faire la musique de cinéma, lui qui avait été séduit par la trame des films Lost in Translation et Virgin Suicides de Sofia Coppola: "J’ai toujours été bien inspiré par les images. Quand j’ai enregistré Le Cours des jours, en studio, on faisait jouer A Space Odyssey de Stanley Kubrick. On jouait puis il y avait les images… Je crois que ça vient du fait que je suis de la génération de MusiquePlus, qui a 18 ans et moi 25…. Mon premier rapport avec la musique populaire, ça a été avec MP, que j’écoutais beaucoup plus que la radio", explique Dumas en s’ébouriffant les cheveux de la main.
COMÉDIE ROMANTIQUE
L’ex-RBO Yves Pelletier avait choisi Dumas pour la musique de son film, qui ne devait pas à l’origine constituer un disque. Le jeune musicien est allé chercher Carl Bastien, réalisateur de ses deux premiers albums et alchimiste du son Bélanger. "J’ai fait appel à Carl parce que sur le plan technique, j’aurais pas su le faire seul. Yves était précis par rapport à ce qu’il voulait, un mélange d’électronique avec de la musique baroque, des cordes, un clavecin, affirme-t-il. J’ai été tout de suite inspiré par les thèmes du film, ceux de l’attirance, du désir, du mensonge, les mêmes qu’on retrouve dans mes textes… J’ai donc lu le scénario, découvert les personnages et commencé à trouver des mélodies…"
Le duo a donc créé une bande sonore à l’image du film: magnétique, aérienne et romantique… "J’ai mon côté romantique avoué, mais je pense qu’il est très proche de mon côté songeur, idéaliste… Je suis romantique dans le sens que je suis rêveur, j’ai souvent l’impression d’être dans un film, dans ma tête à moi. Je pense aussi que c’est un thème inépuisable, les relations homme-femme, le désir…"
Le jeune auteur dit trouver davantage son compte dans des pièces à texte que musicales: "Je me considère beaucoup plus comme un auteur-compositeur que comme un interprète. Mon travail, ce n’est pas de chanter des tounes aux gens, c’est d’en créer. En fait, je ne suis pas un bon musicien, je ne suis pas un bon guitariste, ni un bon claviériste… Dans un jam, je suis plate! Je me considère plus efficace en chanson qu’en musique instrumentale. Et on sait jamais, peut-être qu’à partir de demain, j’écrirai plus jamais de tounes, je sais pas", ajoute Dumas dans une réflexion qui témoigne de son obsédante phobie de mourir jeune, sans s’être accompli comme il le souhaite.
COMÉDIE MUSICALE
Autre réalisation de Dumas, le mini-album de quatre pièces Ferme la radio, produit à édition limitée, qui s’inscrit dans la lignée du dernier opus. "Ce sont des pièces que j’ai écrites quelques semaines après Le Cours des jours. C’était encore sur le mode du dernier disque, avec les mêmes thèmes et la même sonorité. Plutôt que de les laisser dans le tiroir ou encore d’essayer de les passer sur le prochain, j’ai décidé d’en finir avec ça. Car le prochain disque devrait être très différent." Il vend ainsi des copies lors de ses spectacles ainsi que sur son site Web. "Je suis content, avec mon premier disque éponyme, Le Cours des jours, Ferme la radio et Les Aimants, je commence à avoir du choix, alors je peux faire des shows en me permettant de ne pas jouer les pièces que j’aime moins."
Sur scène au Côté-Cour le 11 février et au Vieux Couvent de Saint-Prime le lendemain, Dumas sera accompagné de ses complices Jocelyn Tellier à la guitare, Jean-Philippe Goncalvez à la batterie et Carl Bastien à la basse. Ayant toujours rêvé d’avoir un band, il dit s’y sentir comme un membre plutôt qu’un chanteur accompagné. Le tout nouveau groupe Béluga, déjà fort bien ancré dans le panorama musical québécois, assurera la première partie de ce spectacle qui promet.
Le 11 février à 20 h 30
Au Côté-Cour
Le 12 février à 21 h
Au Vieux Couvent de Saint-Prime
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