La Plénitude du vide : Remplir le vide
L’œuvre-espace La Plénitude du vide de Jean-François Laporte sera présentée en avant-première au centre de production Daïmõn. La pièce se veut une étude du son et de l’espace, une prestation qui allie musique contemporaine, avec instruments inventés et quatuor de saxophones, et espace visuel.
Se considérant plutôt comme un chercheur en musique que comme un musicien, Jean-François Laporte travaille le son comme un bijoutier travaille l’or: avec minutie et délicatesse. Il s’agit pour lui d’une matière en soi, de quelque chose de palpable. C’est ainsi que s’annonce La Plénitude du vide, "concert" visuel conçu pour l’Église Saint-Jean-Baptiste de Montréal et qui sera présenté en avant-première à l’Église Saint-François-de-Sales de Gatineau. Accompagné du quatuor de saxophones Quasar ainsi que de membres de l’ensemble Totem contemporain, dédié exclusivement à ses œuvres, Laporte nous présentera son interprétation des timbres musicaux de ses instruments inventés. Parmi eux, les "trompes-sax", de longues trompes prolongées d’un saxophone qui tourne avec l’instrument et projette les sons joués par le musicien, proposent non seulement une sonorité particulière, mais aussi un aspect visuel intrigant.
Ouvre complexe dans sa mise en forme, La Plénitude doit s’adapter à l’endroit où elle est présentée. "Ça place les musiciens dans une situation de jeu peu habituelle. En général, les musiciens sont sur la scène, le public est dans la salle. Les musiciens sont côte à côte et peuvent s’entendre très bien et réagir avec l’autre. Là, on est dans une situation où on n’entend pas les autres", explique le compositeur. En fait, les musiciens sont répartis dans la salle, certains devant le public, d’autres derrière ou sur les côtés et à différentes hauteurs dans les balcons. Ils manient par le fait même autant l’emplacement du son dans l’espace que le son lui-même, subjuguant le public à la fois par le mouvement de la musique et les gestes du musicien.
L’initiative d’une telle "performance-concert" vient d’Olivier Girouard, qui compte en faire une série intitulée Concerts (Õ). "C’est une première, ici dans la région, de faire un événement de musique et d’arts visuels et médiatiques, [avec une telle] utilisation de l’espace", explique celui-ci, qui s’est penché longuement sur le travail de Jean-François Laporte. Cette initiative s’inscrit dans la volonté de la galerie Daïmõn de prévoir une place plus importante pour la rencontre de la musique et des arts visuels, ce qui explique la décision du réputé centre de production outaouais de parrainer un tel événement.
Le 21 février à 20 h
À l’Église Saint-François-de-Sales
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