Les Hommes Rouges : Rubescents Revenants
Les mystérieux Hommes Rouges réapparaissent. Après avoir frôlé une mort prématurée, l’ensemble de Québec a non seulement récupéré tous ses morceaux, mais il s’est enrichi d’un nouveau membre haut en couleur.
Retour à l’été 2004. Après quatre ans d’existence, pendant lesquels survinrent l’enregistrement d’un premier essai et la présentation de quelques concerts prometteurs, Les Hommes Rouges voient deux de leurs membres quitter pour l’étranger. Jouant pratiquement le rôle de testament sonore, l’album Catharsis trouve entre-temps des échos favorables ici et là. La station CKRL tombe sous le charme, le disque se retrouve numéro un sur le palmarès d’une radio universitaire de Slovénie (!) et les organisateurs du tout premier Off Festival d’été de Québec souhaitent ardemment les inclure à leur programmation. "Je vais voir ce qui est faisable", se souvient avoir rétorqué Mathieu Therrien (basse, contrebasse, percussions et xylophone). "On avait environ un mois pour monter notre plus gros show… Mais on ne pouvait pas dire non", poursuit-il, relatant ses bien modestes attentes envers le recueil entièrement autoproduit, comprenant 15 pièces aux tonalités drum’n’bass et jazz garage occupant 79 minutes 14 secondes des 80 minutes disponibles sur le CDR. "Moi, j’avais juste envoyé des disques un peu partout pour le fun; on ne s’attendait pas à cette réaction-là. On l’avait fait bien plus pour nous autres, comme un trip de musiciens…"
Si les Hommes Rouges suscitent un intérêt grandissant, c’est aussi grâce à leur approche originale et à leur profond dévouement artistique. "On veut faire une autre catégorie de trip, quelque chose de plus émotionnel et de sensoriel, expose François Chabot (batterie, percussions, échantillonnage, xylophone). C’est peut-être plus une expérience qui va se rapprocher du cinéma ou du théâtre… C’est sûr que c’est un projet toujours en devenir; ça évolue continuellement, et ça, c’est intéressant pour les gens qui viennent nous voir. Et pour nous, c’est le fun d’essayer d’amener quelque chose de différent…" Complétée musicalement par Jonathan Bélanger (guitare, baglama, charango, percussions, clavier, échantillonnage) et Jean-Sébastien Tremblay (claviers, échantillonnage), la formation compte désormais en ses rangs un spécialiste de l’image, Maxim Boisseau, mixant directement sur scène des extraits de sa vaste banque vidéo.
Pas un mais deux projets de nouveaux disques sont par ailleurs dans l’air pour 2005, un pour chacune des personnalités du groupe. L’un d’eux rejoindrait l’esprit groovy des concerts, alors qu’un autre, francophone et plutôt électro-acoustique ambiant, accompagnerait des échantillons de discours, des extraits de films marquants ou quelques sillons de vieux vinyles. "Un peu comme une trame sonore à la réflexion, décrit Mathieu. Pour faire connaître ces penseurs qu’on admire et que les gens ne connaissent pas, pour leur rendre hommage…" La préproduction est entamée; ne reste plus qu’à régler les questions relatives aux droits d’auteur… À suivre bientôt dans une galaxie près de chez vous.
Le 19 février à 21 h
À la Galerie Rouje
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