Social Distortion : Pulsion de vie
Musique

Social Distortion : Pulsion de vie

Social Distortion lance ses disques au compte-gouttes. Offrande inespérée, la légendaire formation punk s’amène à Montréal, en plus de gratifier ses fans d’un nouvel album après huit ans d’attente.

Formé à Los Angeles à la fin des années 70 alors que la Californie vibrait aux décibels des Black Flag et autres Dead Kennedys, Social Distortion vit sa carrière divisée en quatre périodes distinctes, ponctuées de quelques années de repos. Chaque étape amenant ses changements de musiciens, le leader et compositeur du groupe, Mike Ness, sut s’imposer comme l’âme rassembleuse de la formation.

Or, lorsque Mike enregistra deux compacts solos en 1999, et que le seul autre membre original de Social Distortion, le guitariste Dennis Danell, succomba à un anévrisme au cerveau en 2000, les dés semblaient jetés. Plus rares se firent ceux qui demeuraient optimistes quant à l’avenir du groupe. Cinq ans plus tard, le quatuor est de retour à Montréal pour souligner la sortie de son tout dernier album, Sex, Love and Rock’n’roll, qui succède enfin à White Light, White Heat, White Trash paru en 1996.

"Je sais que Mike voudra un jour retourner à ses projets solos, mais je crois que pour lui, jouer avec Social Distortion comble une sorte de besoin vital", affirme au bout du fil le guitariste Jonny Wickersham qui, en raison des récents problèmes vocaux de Mike, est désigné pour répondre aux questions des médias. "Nous avons annulé quelques concerts, mais maintenant ça va mieux. La tournée peut reprendre son cours."

Comme les 2000 mélomanes qui investiront le Métropolis pour acclamer le groupe cette semaine, Jonny fut d’abord un fan inconditionnel de Social Distortion à la fin des années 80. À 19 ans, il transportait les amplis de la formation pour assister gratuitement au spectacle qu’elle donnait. Il est par la suite devenu technicien des guitares pour Dennis et l’a même remplacé sur scène lors d’une tournée européenne, alors que le musicien préférait rester aux côtés de sa femme qui venait d’accoucher.

Le décès de son ami lui valut un poste permanent au sein de Social Distortion. Si, dans sa tête, il poursuit l’œuvre de Dennis en se contentant de marcher dans ses traces, Jonny a su s’intégrer, comme il le prouve sur le dernier disque du quatuor, y cosignant trois pièces avec Mike Ness.

Intenses, rebelles et intelligentes, les compositions de Sex, Love and Rock’n’roll témoignent parfaitement des préoccupations de Ness, maintenant âgé de 44 ans et père de deux enfants. Tandis que Don’t Take Me For Granted rend hommage au guitariste disparu, plusieurs chansons exorcisent le passé chaotique de Mike. Il cherche visiblement à conjuguer son futur avec ses profondes convictions: le non-conformisme et l’intégrité. "L’honnêteté de Social Distortion plaît aux punk-rockers. Notre public n’est pas habillé selon la dernière mode et se fout bien de ce qui est tendance. Il assiste à nos concerts, car il se reconnaît dans les expériences de vie que nous partageons. C’est une question de respect qui fait la réputation du groupe depuis 25 ans."

Le 21 février
Au Métropolis

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