Futureheads : Retour vers le futur
Musique

Futureheads : Retour vers le futur

The Futureheads nous avait ravis avec un album éponyme lancé en 2004. 36 minutes de pure dynamite. Exploseront-ils sur la scène du El Salon?

Sur les fronts électrique autant qu’acoustique, un renouvellement se fait de plus en plus sentir grâce à de paradoxales réactualisations du passé. C’est le cas avec les Anglais The Futureheads, dont le premier album éponyme combine des influences incluant The Cure, Richard Hell, The Ramones et The Clash, tout en mettant un accent particulier sur les harmonies vocales.

On ne remarque pas d’emblée un chanteur principal chez les Futureheads, mais d’abord un fluide quatuor de voix qui nous fait naviguer entre le punk mélodique (façon 7 seconds/Fugazi/etc.) et d’étourdissants chœurs de pub. Efficace, honnête et, surtout, résolument énergique, leur musique se consomme en plages de deux à trois minutes et comporte très peu d’artifices de studio, ce pourquoi l’album doit donner une excellente idée des prestations du groupe.

Malgré la ligne qui grésille fortement, je parviens à discerner les propos du batteur Dave Hyde, peu avant son départ pour l’Amérique. Frère du fondateur du groupe (Barry Hyde, guitare/voix), Dave explique la provenance du nom du band, une pièce des Flaming Lips intitulée Hit to Death in The Future Head. Image pour le moins frappante et légèrement incongrue, brossant assez bien le tableau des événements à venir.

"Nous ne cherchons pas tant à faire du nouveau qu’à entrechoquer nos influences mutuelles, poursuit Dave Hyde. Il ne faut pas trop penser à innover consciemment, sinon l’énergie de base risque de se perdre et on devient aussi peu sensuel qu’une quantité de groupes." Allier les influences des quatre Futureheads n’était pourtant pas une mince tâche, puisque ceux-ci ont des préférences allant de Queen à Philip Glass en passant par le hardcore. N’empêche que lorsqu’ils entonnent Hounds of Love de Kate Bush, pièce de l’album qui leur a attiré le plus d’éloges, tout cet arrière-plan prend forme dans une authentique personnalité. Alors qu’ils auraient pu s’effacer dans une vague mouvance néo-garage, ces anciens intervenants sociaux ont subtilement intégré d’autres styles à leur rock basique, cela sans perdre une indispensable spontanéité.

"Il est plutôt drôle qu’on ait été beaucoup comparés à XTC ou The Jams, car on n’avait jamais écouté leur musique! Mais je crois que nous avons déjà commencé à nous échapper de ce type de comparaisons", conclut l’Anglais avant que la communication ne devienne impossible… S’il n’est pas facile de produire un successeur à un album aussi direct et pulsionnel que leur premier essai – 36 minutes de pure dynamite -, on sent que les frères Hyde et leurs comparses ont encore des tours dans leur sac. Reste à voir s’ils peuvent ébranler une salle comme ils le font pour des haut-parleurs domestiques.

Le 26 février
Au El Salon

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