JE JOUE DE LA (PETITE) GUITARE
Le 3 mars prochain, dans le cadre de la série de concerts Éloge à la guitare, la Société de guitare 20-25 reçoit le guitariste Pascal Valois, dans la salle 147 du nouveau pavillon du département de musique du Collège d’Alma, à peine inauguré. Le musicien est un des rares guitaristes spécialisés dans la musique du XIXe siècle, qu’il interprète sur une copie exacte d’une guitare de 1840. "On peut donc entendre maintenant la musique comme on aurait pu l’entendre à cette époque", remarque le guitariste, volubile sur le sujet. "Curieusement, continue-t-il d’ailleurs, le répertoire du XIXe siècle est un des plus riches, mais il est inexploré et ridiculement peu exploité." Question de se situer un brin, le XIXe, c’est l’époque de Schubert, Beethoven, Brahms ou Schumann. C’est l’époque du romantisme et des passions exaltées. "Dans l’histoire de la guitare, c’est à cette époque qu’il s’est composé le plus de musique. Juste avant l’essor du piano, il y avait une fenêtre ouverte pour la guitare, c’était la grosse mode." Le musicien explique que cette musique nécessite toutefois un plus gros travail d’interprétation de la part du guitariste, qui doit se poser plus de questions. "Comme il n’y a pas beaucoup d’indices dans la partition, on doit y investir sa culture personnelle, continue Pascal Valois. Ça demande plus de bagage, plus de recherches, ce qu’on ne peut pas nécessairement faire dans un cours général où on doit jouer de la musique de toutes les époques." C’est aussi de la musique destinée à être jouée sur une guitare plus petite que les guitares modernes. "Le manche de ma guitare est plus court, le doigté est donc plus naturel que sur une guitare moderne. En plus, à cause de la particularité des cordes et de la caisse de résonance, ce qui est mis en valeur est bien dans l’esprit de ce que les compositeurs de l’époque ont voulu faire ressortir." Au programme de cette soirée peu ordinaire, entre autres: Les Soirées d’Auteuil, de Napoléon Coste, et les célèbres Variations sur un thème de Mozart, de Fernando Sor.
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BON VOYAGE
Il y a déjà quelques semaines (ciel que le temps passe vite), David LeBlanc lançait son premier album, Terre étrangère, à l’Odyssée Bistro, bien entouré de parents, d’amis et de fans. Rencontré le jour d’avant, le chanteur était fébrile, pour ne pas dire nerveux. On le comprend, un premier album, ce n’est pas rien, même pour un habitué de la scène, du public, des grands spectacles comme des petits bars. David LeBlanc, on le connaît bien pour ses rôles dans QuébecIssime ou dans Roméo et Juliette. Certains le connaissent même du temps de TKQ, son groupe de gros rock à la Ozzy. "Mais là, ce n’est plus le nom d’un band ou d’un personnage, c’est moi, c’est mon nom", lance David, à la fois fier et peut-être un peu – mais si peu – inquiet. Ce disque, il le préparait depuis le début de 2003. Et c’est le jour du dépôt de sa maîtrise en sciences de la terre qu’il a reçu les boîtes pleines de l’album achevé. L’anecdote fait sourire, mais illustre bien, surtout, ce qui fait courir David LeBlanc, qui a toujours mené de front ses carrières de chanteur et de scientifique. "J’ai toujours fait plein de choses en même temps, avoue-t-il lui-même. On appelle ça des passions!" Ces passions, on les retrouve aussi dans chacune des chansons de l’album, dont les textes ont souvent été proposés à David par des amis ou d’heureuses rencontres. "La chanson Chaque seconde, par exemple, qui dit de profiter de chaque instant, me ressemble beaucoup. Ou encore Terre étrangère. Elle raconte que le monde est si grand que je sais que je n’aurai pas le temps de tout voir. C’est exactement ce que je vis en ce moment. J’ai l’impression d’entrer dans une terre nouvelle." Même pressé, entre deux tests de son, David en a long à dire sur cette première expérience. Le disque lui ressemble, des textes parlant de mille et une choses qui lui tiennent à cœur aux photos de l’intérieur de la pochette, prises en nature ("J’ai traîné toute l’équipe dans le bois pour prendre une photo de l’immense cran de quartzite avec des veines hydrothermales! J’ai fait ma maîtrise sur les quartz, tu sais…") Il espère faire des tas de shows, et confie même penser déjà au deuxième disque. En attendant, on peut savourer ce premier opus, si gentiment offert.