Xavier Rudd : Père Nature
Musique

Xavier Rudd : Père Nature

Xavier Rudd expérimente la formule homme orchestre version australienne. Intelligent et très charismatique, le chanteur folk nous entretient de traditions, d’environnement et d’aspirateurs.

Xavier Rudd remporterait un succès foudroyant sur un plateau de téléréalité comme celui d’Occupation Double. Avec ses cheveux blonds, ses yeux bleus, sa barbe de quelques jours et son visage carré, l’Australien ressemble un brin à Kurt Cobain, sans la rage, l’héroïne et le mal de vivre. Heureux et soucieux de sa santé, Xavier surfe sur les côtes du Pacifique, évite de manger des OGM et lutte pour la défense de Mère Nature. Bref, un type probablement trop équilibré pour s’inscrire à Loft Story

Pour ajouter à son charme, Xavier Rudd voyage à travers le globe en solo depuis la sortie de son deuxième album, Solace, vendu à 8000 exemplaires dans les circuits indépendants avant d’avoir été pris sous l’aile de l’étiquette Universal. Armé de guitares acoustiques, de quelques didjeridous et de djembés, Rudd impressionne particulièrement sur scène où il joue plusieurs instruments simultanément. "En fait, l’on doit dire yidaki (prononcé idâki) et non didjeridou. C’est le nom ancestral de l’instrument qui s’est malheureusement perdu avec le temps", lance Rudd avant d’expliquer son attirance pour l’instrument traditionnel australien. "Dès mon jeune âge, je m’intéressais à tous les instruments de musique que je trouvais sur mon passage. À six ans, je me pratiquais à jouer du yidaki avec le boyau de l’aspirateur familial." Appartenant au nouveau courant folk des Jack Johnson et John Meyer, le musicien incorpore intelligemment le yidaki à ses compositions folk. "Puisqu’en concert, je ne peux compter sur l’énergie rythmique d’un groupe, j’évite d’utiliser l’instrument de façon lente et continue comme le veut la tradition. Plus énergique, mon jeu est à la limite du funk."

À la manière d’un Devendra Banhart, Rudd semble manifestement influencé par l’approche de Ben Harper, et ce, autant dans sa musique que dans ses textes. Moins moralisateur qu’Harper, Rudd éprouve cette même attirance pour la spiritualité. L’océan, les montagnes, le partage, la liberté et la paix intérieure sont des thèmes qui reviennent fréquemment dans ses textes. "Puisque ma femme est canadienne, j’ai vécu à Vancouver pendant neuf mois, et le paysage de la Colombie-Britannique m’a grandement influencé. J’ai été surpris de constater à quel point les gens étaient respectueux de l’héritage naturel. Peut-être est-ce dû à la présence des Rocheuses, mais les gens là-bas se préoccupent davantage de l’environnement qu’en Australie. J’en ai presque honte."

En ce sens, on ne se surprend plus de voir Rudd lors de nombreux festivals axés sur l’écologie et la santé. En 2004, le chanteur comptait parmi les invités du Raw Vibes Youth Festival (un événement sans drogue et alcool orchestré afin de promouvoir une vie saine et l’aide à la jeunesse) et du WOMADelaide (une fin de semaine musicale organisée dans un jardin botanique). "J’aime penser que mon discours peut changer l’attitude quotidienne des gens. Si la musique me prenait moins de temps, je deviendrais peut-être activiste social." Malheureusement, la présente tournée de Xavier Rudd ne prévoit aucun arrêt dans la très verte province de l’Alberta.

Le samedi 5 mars
Au Cabaret Music Hall

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