France D'Amour : Du soleil plein la tête
Musique

France D’Amour : Du soleil plein la tête

France D’Amour, mue par une énergie positive, arrive avec un septième album qui, hors de tout doute, lui ressemble  totalement.

Au lendemain de Notre-Dame-de-Paris et de la tournée de spectacles ayant suivi la parution de son album éponyme en 2002, France D’Amour a fui les sautes d’humeur saisonnières du Québec pour se réfugier dans la chaleur du golfe du Mexique. Elle sent alors le besoin de décrocher. Comme une chatte qui attend patiemment sa proie, elle veut que la musique de son nouvel opus, Hors de tout doute, se manifeste en toute liberté.

"Quand tu es dans la grisaille de tous les jours, dans le quotidien, c’est plus difficile parfois d’avoir de l’inspiration. Il faut vraiment que tu la provoques. Alors que je n’étais ni chez moi ni dans mon pays, que je ne connaissais personne autour, tout pouvait m’inspirer. La création était provoquée beaucoup plus facilement et c’est ça que j’aimais. Je ne voulais pas la forcer, je voulais qu’elle vienne plus naturellement, explique la rockeuse. Je ne pense pas que l’endroit lui-même a eu une vraie influence. Mais le fait d’être dépaysée, d’être sortie de mon environnement quotidien, c’est sûr que ça a influencé la composition."

Après 10 mois passés sous le soleil, la jeune femme revient au pays avec de nombreuses maquettes. "Il me restait juste à enregistrer avec des vrais musiciens!" se souvient-elle. Si elle signe toutes les musiques et quelques textes pour le moins lumineux, deux petits génies de la plume, Lynda Lemay et Roger Tabra, lui font aussi cadeau de plusieurs chansons. Parmi celles-ci figure la jolie Après nous deux, pièce du parolier à la voix ténébreuse qui met en mots l’un des vertiges du métier d’artiste: "Tu sais, chanter ce n’est pas ce que l’on croit / Être sur scène, c’est pas normal / C’est vivre seul avec sa voix / Est-ce que tu sais comme ça fait mal?" "Quand il dit "pas normal", je comprends "déséquilibré". C’est comme si, toi et moi, on se lançait la balle. Puis, à un moment donné, tu fais juste me lancer des balles que je dois attraper. Et tu n’arrêtes pas. Ça fait un peu ça… Il y a comme un déséquilibre qui fait que c’est toujours moi qui suis en avant et qui lance les balles. Et, à la fin du spectacle, celles-ci viennent toutes de l’autre côté. Il y a aussi le "débalancement" du "plein de communication" au "zéro communication" une fois que le show est fini. Il y a une coupure radicale. Il y a toujours une adaptation, un choc, après chaque show. On passe du chaud au froid très rapidement."

Album entouré d’une onde positive, Hors de tout doute transpire le bonheur et l’espoir. Sans surfer pour autant sur la vague latine, il conserve un léger parfum du Sud, qui s’exprime par des mélodies joyeuses et énergiques. J’prends ma guitare, qui parle du pouvoir de la musique, en est un bon exemple. "Pour moi, la musique est vraiment une façon de décrocher du béton, de la fatalité. Elle s’élève au-dessus des constats un peu négatifs sur ce qui se passe dans le monde. Elle flotte là-dessus avec insouciance, sans attachement. Et je trouve ça extraordinaire! Tu peux être dans une misère intense, tu vas écouter une bonne chanson et, tout à coup, tu as une parenthèse dans ta vie où ça va super bien. Je trouve ça assez puissant que la musique fasse ça. C’est d’ailleurs pour cette raison que je fais de la musique." Et avec son dernier-né, a-t-elle l’impression d’avoir atteint un point précis dans sa carrière? "J’espère que non. Mon but, ce n’est pas d’aller quelque part, mais de continuer à aller quelque part", sourit-elle.

France D’Amour
Hors de tout doute
(Tacca Musique)