Caroline Lizotte : Impressions
Caroline Lizotte s’amène au foyer de la Salle J.-A.-Thompson dans le cadre des Muffins aux sons de l’OSTR. Accompagnée de Caroline Leonardelli, elle propose un duo de harpes.
Deuxième harpe à l’Orchestre symphonique de Montréal et harpe solo à l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières, Caroline Lizotte a lancé en février dernier un opus avec Para Arpa, un duo qu’elle forme avec Caroline Leonardelli. Ce dimanche, les deux femmes viennent en interpréter quelques extraits dans une ambiance décontractée.
Lors de cette matinée, les compositeurs français auront la cote. Les musiciennes glisseront dans les univers de Bernard Andrès, de Claude Debussy et de Maurice Ravel. De l’œuvre de ce dernier, elles ont retenu la suite de Ma mère l’Oye. "Elle a été transcrite pour deux harpes par John Escosa, un Américain. Il y a aussi un mouvement qui a été transcrit par moi-même, mouvement qui est un peu éclectique pour la harpe", signale Lizotte.
Connue pour son talent à développer le répertoire, Caroline Lizotte sent-elle qu’il reste encore beaucoup de boulot à accomplir dans ce domaine? "Non… Tout ce qu’on a à faire, c’est de continuer d’explorer l’instrument et de le mettre à jour. Même si elle nous vient des Égyptiens, même si elle est née il y a très longtemps, la harpe est un instrument relativement jeune. La harpe à pédales est venue avec l’impressionnisme au début du XXe siècle. Elle n’a pas plus de 120 ans. C’est donc un instrument jeune en ce qui concerne le répertoire… C’est certain que la place qu’il occupe en ce moment est à peu près le quart du répertoire du piano. Il y a donc quelque chose à faire à ce niveau-là."
L’artiste ne semble pas inquiète, cependant. Depuis la montée de la vague impressionniste, le répertoire pour la harpe continue de se développer. "Les impressionnistes ont sorti la harpe. Tout le monde savait qu’elle existait, mais personne ne pouvait l’utiliser parce qu’elle n’était pas munie d’un mécanisme qui lui permettait de suivre les courants musicaux. Avant, c’était un instrument qui était lié au folklore seulement. Avec la vague de Debussy et de Ravel, on a commencé à parler de musique qui module énormément, donc à parler d’un instrument qui avait besoin d’une nouvelle facture pour pouvoir passer au travers des courants musicaux, explique-t-elle. C’est grâce à ces deux compositeurs et à des harpistes si l’instrument a traversé non seulement la période impressionniste, mais toute l’époque moderne. Depuis le XXe siècle, il n’y a pas une œuvre orchestrale qui ne nécessite pas de la harpe."
Le 20 mars à 11 h
Au foyer de la Salle J.-A.-Thompson
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