Éric Lapointe : Ondes positives
Un nouveau spectacle en poche, Éric Lapointe revit pleinement les vertiges de la scène. S’il renoue avec le trac, il admet être très heureux de la réponse chaleureuse du public. Surtout à la suite des événements de l’automne 2004. Pendant un certain temps, le rockeur avoue s’être inquiété de l’incidence que pourrait avoir sur sa carrière l’histoire des fausses accusations, petit accroc qui a coïncidé avec la sortie de Coupable. Du coup, il avait senti que son dernier-né s’était enveloppé d’une onde négative. Un fait sans doute navrant puisque le rockeur avait composé ce disque alors qu’il nageait en plein bonheur.
"C’était une période où tout allait bien, sauf l’inspiration, se souvient-il en parlant de l’écriture de Coupable. J’ai eu un bout de léthargie. Je me cassais le nez sur la page blanche. Finalement, je me suis posé la question: "Je suis peut-être trop bien, je n’ai peut-être plus rien à dire." Et ce qui a ouvert la "champlure" à l’écriture de l’album, c’est justement une chanson qui s’appelle Le bonheur me tue et qui commence avec "je n’ai plus rien à dire". On dirait que tout a débloqué avec cette chanson-là. Après, ç’a été tout seul. Ce n’était pas une période triste de ma vie. Je viens de me fiancer, la carrière va bien… J’avais peut-être de la misère à trouver quelque chose pour me plaindre. Ça a donc donné un album moins noir. Je pense que j’ai assez chanté les peines d’amour. C’est le temps que je chante l’amour tout simplement."
Outre l’amour, Éric Lapointe aborde la question de la souveraineté avec sa reprise d’Entr’deux joints. "Le mouvement est définitivement vivant. Comme le dit Pierre Bourgault dans la partie de son discours que j’ai incluse avant la chanson, la souveraineté est un rêve qui n’a pas vieilli. Les gens semblent penser que c’est un vieux rêve dépassé. Moi, je persiste dans l’optique que c’est un projet politique moderne. La chanson est évidemment un hommage à Bourgault parce qu’il est un bonhomme que j’ai admiré et que j’admire encore énormément. J’ai eu la chance de le connaître. Il m’a dit un moment donné que je ne prenais pas assez la tribune à laquelle j’avais accès pour affirmer mes opinions. Je n’ai jamais voulu être un chanteur engagé. J’ai donc pris ma tribune, mais avec ses mots. Merci, Pierre."
Loin de vouloir véhiculer des messages politiques, Lapointe nourrit en fait des ambitions un peu plus simples. "Quand tu fais de la musique, tu n’as rien à vendre que de l’air, de l’émotion. Je me suis exprimé et je m’exprime encore à travers les chansons des autres. S’il y a des gens qui peuvent s’exprimer à travers ce que je fais, ça vaut la peine de continuer", conclut-il.
Le 24 mars à 20 h
À la Salle Odyssée de la Maison de la culture
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