Luc De Larochellière : Les blés sont mûrs
Musique

Luc De Larochellière : Les blés sont mûrs

Luc De Larochellière parraine un enfant devenu grand. Le Concours national de paroliers atteint cette année l’âge de raison. Et l’Événement Hymne au printemps fête ses huit ans d’existence. Autant de raisons de célébrer.

Née ici de l’initiative d’Yvan Giguère, professeur au Cégep de Jonquière, la Journée de l’Hymne au printemps avait pour but – et c’est toujours le cas d’ailleurs – de promouvoir la chanson d’expression française. D’une journée à sa naissance, le 21 mars, l’événement s’est rapidement étendu sur deux, puis trois, puis cinq jours et s’est attaqué à tout le Québec, proposant maintenant des activités variées sur le thème de la chanson, partout à travers la province, d’où le changement de nom. À l’an deux de l’événement, on lui a donné un petit frère, le Concours national de paroliers Chanson pour tes yeux, qui s’adresse aux auteurs amateurs, amoureux des mots et mordus de la rime.

LE CONCOURS

On a approché Luc De Larochellière l’automne dernier pour lui offrir la présidence du jury du concours. Et, tant qu’à y être, pourquoi ne pas jouer le forfait complet en parrainant la totalité de l’événement? Le principal intéressé, déjà très impliqué dans de nombreux projets concernant la relève musicale au Québec, du Festival de la chanson de Granby à Cégeps en spectacle, semble en tout cas ravi de ce nouveau chapeau. "On a battu un record de participation cette année! se réjouit-il. Au dernier décompte, on avait reçu plus de 2200 textes. Ça prouve que l’écriture intéresse les gens", se réjouit l’auteur-compositeur-interprète qui compte lui-même plusieurs hits à son actif, d’Amère América à Sauver mon âme, ou le récent Quelque chose d’animal. Il salue du même souffle la formule du concours, qui permet de faire découvrir de nouveaux auteurs en jugeant uniquement le texte, la qualité de l’écriture. "Il y a beaucoup de compositeurs et d’interprètes à la recherche de mots. Comme il y a peu d’auteurs, ils sont accaparés", remarque-t-il. "Le concours amène de nouvelles plumes, c’est bien. Et je peux dire que, pour cette année, le niveau de qualité est surprenant…" L’automne dernier, l’organisation du concours a colligé les textes gagnants des cinq premières années en un recueil intitulé Pour une chanson, publié chez Isabelle Quentin Éditeur. "C’est déjà une bonne façon d’avoir une banque de paroliers… Mais on pourrait aussi mettre en contact les compositeurs et les auteurs par Internet, comme une sorte d’agence de rencontre. Il faudrait soumettre ça à l’organisation!" En attendant, les gagnants de l’édition 2005 seront dévoilés le 21 mars, lors de l’Événement Hymne au printemps. Roulement de tambour.

L’ÉVÉNEMENT

Un peu dans le cadre de la Francofête, un peu aussi afin de lancer l’Événement qu’il parraine en bonne et due forme, Luc De Larochellière est dans le coin cette semaine, donnant des conférences dans les écoles et des entrevues à qui mieux mieux. "Elles sont importantes, ces journées, en effet, confirme-t-il. Ne serait-ce que pour notre mémoire. Nous sommes dans une période d’oubli. À l’ère du prêt-à-porter, du "prêt-à-jeter". On consomme, on jette. Comme notre chanson est intimement liée à notre identité, ces journées qui lui sont dédiées nourrissent une certaine mémoire, elles permettent de se souvenir de ce qui a été, et de regarder ce qui vient."

LES SPECTACLES

Pour bientôt, ce qui vient, c’est un tas de spectacles soulignant par un bouquet de chansons l’arrivée du printemps. Ici, plusieurs salles de spectacles, restos, cafés et bars participent en invitant des chansonniers à venir animer leur clientèle. Relève montante, vedettes de l’heure et vieux de la vieille, tous seront de la fête. Entre autres, la chanteuse Joanne Griffith est au Côté-Cour le 17 mars et à la Boîte à Bleuets le 19 pour réchauffer l’assistance de ses accents d’Amérique du Sud et d’Afrique. Mario Gravel interprète Félix au Spag les 17, 18 et 19 mars. On peut également entendre Gaétan Leclerc prêtant sa voix aux chansons de son oncle au cabaret de l’Hôtel La Saguenéenne le samedi 19 mars, ou encore la chorale Jeunesse en chœur chanter le printemps le 18 mars, toujours à La Saguenéenne. Sylvie Jean, David Lapointe, Charles Dubé, La Rue Kétanou… autant de noms, autant de talents à la gloire de la chanson et de la langue française. Ceux qui désirent faire entendre leur voix lors des nombreux 5 à 7 de l’Hymne au printemps sont d’ailleurs invités à s’inscrire au 1-866-696-0286. "… Et les crapauds chantent la liberté!"

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SON SPECTACLE

Luc De Larochellière sera lui aussi en spectacle dans la région le 26 mars, au Théâtre Palace d’Arvida. Une formule en duo, avec Andréanne Alain aux claviers et à la voix. "J’ai voulu le spectacle le plus tout nu possible, retourner à la source des chansons, les avantager en les épurant. J’ai aussi choisi cette formule pour être proche proche des gens. On ne peut pas se cacher derrière quoi que ce soit, il y a zéro artifice. C’est l’essentiel qui reste. Ça demande beaucoup plus de répétition, d’investissement de soi, mais c’est ce que je voulais."