Trio Trad : Murmures de l’Est
Le Trio Trad, après avoir trimbalé sa musique un peu partout en Europe, fait une première incursion au Québec. Entretien avec Luc Pilartz, l’un des piliers de la formation belge.
Karine Gélinas
Difficile de prévoir les fantaisies du destin. Luc Pilartz, Aurélie Dorzée et Didier Laloy, membres du Trio Trad, en savent quelque chose.
"En fait, on s’est rencontrés dans un autre ensemble que j’avais formé en Belgique avec le saxophoniste jazz Steve Houben, raconte Pilartz joint au téléphone dans une salle de Québec. Cet ensemble s’appelait Panta Rhei et nous étions neuf musiciens au départ. Puis, on est restés à huit jusqu’à il y a trois ans. Donc, on s’est rencontrés là-bas. On avait envie d’essayer une formule plus facile, en tout cas plus facile pour les déplacements. Car pour les arrangements musicaux, c’est un peu plus délicat. Bref, on avait envie de faire quelque chose à trois dans une formule plus réduite."
Presque 10 ans se sont écoulés depuis la matérialisation de leur rêve. Fusionnant violon, accordéon et cornemuse, les trois Belges explorent un vaste répertoire de musiques européennes traditionnelles qui, soit dit en passant, est influencé par leurs différentes collaborations artistiques. "Ce sont des coups de cœur qu’on a choisis au fil du temps et de nos rencontres avec des musiciens. Par exemple, à Bruxelles, on a joué pendant trois ans avec des musiciens irlandais. On a aussi joué avec des chanteuses galiciennes, donc du Nord de l’Espagne. On a également fait pas mal de festivals et beaucoup de voyages partout en Europe." Des expériences qui ont abouti à des échanges culturels intéressants… "C’est un peu ça l’intérêt du voyage: rencontrer des gens et leur musique. Nous, ce que l’on fait, c’est de reprendre des thèmes, qu’ils soient d’Irlande, de Suède, de Norvège, de Roumanie ou de Bulgarie, et d’essayer d’en faire quelque chose de personnel, tout en gardant la spécificité de la culture. On n’essaye pas de faire du copier-coller." De fait, la formation a développé son caractère propre. En plus de flirter avec des airs du passé, elle interprète quelques compositions originales, des pièces du courant "trad" légèrement inspirées par des artistes comme Bartók.
D’ici la fin d’avril, le Trio Trad sillonnera la province pour sa tournée québécoise. La ville de Shawinigan est l’une de ses premières destinations.
Le 19 mars à 20 h
À la Salle Philippe-Fillion
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