Florent Vollant : Rayonnement de la culture
Musicien nomade, Florent Vollant s’arrête au Vieux Clocher de Magog ce samedi. Nous en avons profité pour discuter musique et culture autochtone.
La fascination des Québécois pour la culture musicale autochtone peut paraître particulièrement marquée ces temps-ci avec l’émergence de Taima, l’attention portée à Claude McKenzie et, bien sûr, l’omniprésent Florent Vollant. Selon ce dernier, cette curiosité est constante. "Ce n’est jamais vraiment out, ça reste toujours une culture à découvrir puis à redécouvrir. Il y a toujours une ouverture", soutient-il. Après avoir connu un succès critique et populaire avec son second album Katak, l’ex-Kashtin en a profité pour faire le tour du Québec, où il a beaucoup appris en voyageant. "L’équilibre, je le trouve dans le mouvement, explique l’artiste. C’est lorsque je bouge que je me sens bien."
Certes, la question du fossé entre autochtones et non-autochtones est inévitable pour Florent Vollant, qui joue malgré lui un rôle qui relève de l’éducation. "Moi, je suis appelé à répondre à des questions qui ne s’adressent pas à moi. Ça devrait relever du ministère de l’Éducation. Les gens me demandent combien il y a de tribus amérindiennes. […] Les artistes autochtones ont malheureusement hérité d’un devoir, celui de l’éducation populaire." Il considère toutefois que cette situation a l’avantage de pouvoir faire découvrir un univers imaginaire fascinant à un public réceptif.
Ainsi, Florent Vollant véhicule la culture innue et son imaginaire à travers ce qu’il entend des contes des anciens, issus d’une tradition orale plus forte que tout. "J’ai toujours été fasciné par ces gens-là, par les aînés qui ont voyagé. C’est fascinant, leur univers. Ce sont de grands poètes", explique-t-il. Profitant de l’aspect musical de sa langue, il ouvre une porte sur l’univers artistique de son peuple, qu’il considère très vaste mais peu rayonnant à l’extérieur de la communauté autochtone.
Vollant souligne aussi l’absence de soutien apporté au domaine artistique autochtone au Québec. "Je regardais les Grammy Awards. Il y a un prix Native American Recording. Il existe. Aux Juno Awards, il y a le Native Recording, pour lequel on est en nomination. Au Québec, ce prix-là n’existe pas. Mais c’est politique parce que si tu créais à l’ADISQ un trophée dans cette catégorie, il faudrait que tu appuies les artistes autochtones. Là, on aurait quelque chose de concret. On aurait un trophée au Gala de l’ADISQ, autochtone, qui dirait: "Regardez, si vous voulez qu’il y ait des nominations dans cette catégorie-là, il va falloir appuyer des artistes qui sont isolés complètement dans le Nord là-bas."".
Le 19 mars à 20 h 30
Au Vieux Clocher de Magog
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