Dead Meadow : Le seigneur des stoners
Musique

Dead Meadow : Le seigneur des stoners

Avec son univers fantastique aux racines stoner rock psychédéliques, Dead meadow vient vous libérer de votre quotidien. Voyage cérébral.

Le stoner rock et le courant psychédélique des années 60 et 70 riment tous deux avec défonce narcotique. Bien qu’il soit aujourd’hui cliché d’associer l’acide et la marijuana à des artistes comme Jimi Hendrix, Black Sabbath, Led Zeppelin ou Pink Floyd, on imagine facilement des hordes de mélomanes complètement givrés écouter The Piper at the Gates of Dawn ou le premier Sabbath couchés sur le tapis du salon.

Le plus récent compact de Dead Meadow, Feathers, nous plonge exactement dans la même ambiance. Avec ses riffs bien gras, son approche lo-fi, ses tourbillons de guitares saturées de wah-wah et ses longs passages atmosphériques, l’album du quatuor de Washington, D.C. se consomme idéalement les yeux fermés. "D’après mes expériences, écouter un disque sous influence psychotrope permet de comprendre la musique à un autre niveau, lance Jason Smith, chanteur et principal compositeur de Dead Meadow. Comme si la musique devenait translucide et qu’un rayon de soleil nous permettait d’explorer les chansons en profondeur."

Initialement sous contrat avec Tolotta (l’étiquette du bassiste de Fugazi Joe Lally) et membre de la famille Matador depuis 2003, le groupe formé en 98 composa Feathers dans le sous-sol des parents de Jason comme de véritables adolescents. "On pourrait pratiquer ailleurs, mais nous nous sommes habitués à l’endroit, et ma mère nous prépare des collations!" Le but de l’album était clair: "Nous voulions nous éloigner de la facture très lourde de notre dernier disque Shivering King and Others. Pour les groupes de la nouvelle vague stoner, le style est presque devenu une recette où les mêmes ingrédients reviennent sans cesse. Notre touche psychédélique nous permet de conserver un certain détachement tout en restant dans le même esprit acidulé."

Avec des pièces aussi planantes que Let’s Jump In, Get Up On Down et Heaven, le résultat s’avère fort réussi, et la voix nasillarde de Jason Smith renforce particulièrement la propension hypnotique de la formation. Toutefois, bien qu’il provienne de la capitale américaine, Dead Meadow préfère laisser la politique de côté. Reliés au monde imaginaire, les textes de Smith ont énormément en commun avec l’œuvre de J.R.R. Tolkien et de H.P. Lovecraft. "J’adore l’univers fantastique. Ce type d’écriture, qui comporte plusieurs niveaux symboliques, amène nos pièces encore plus loin. Nous vivons dans un monde pressé où les gens ne prennent plus le temps de réfléchir à autre chose qu’à leur carrière et leurs responsabilités. Je suis moi-même victime de cette évolution. C’est en partie la raison pour laquelle nous avons créé Dead Meadow: pour nous évader. Trop de groupes modernes axent leurs textes sur l’actualité. Personnellement, j’aime me faire dépayser. J’aime qu’on me raconte une histoire."

Ironiquement, cet aller simple pour la cérébralité vous est offert à l’Hémisphère Gauche, le nouveau sous-sol sombre et branché de la Métropole.

Le 29 mars
À l’Hémisphère Gauche

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