The Box : Le retour
Musique

The Box : Le retour

On croyait The Box mort et enterré, mais le chanteur Jean-Marc Pisapia effectue un retour en lançant un album concept, comme il l’aurait souhaité à l’époque.

En 10 ans, Jean-Marc Pisapia a un peu vieilli; la barbe et les cheveux ont grisonné, les rides se sont creusées. Mais il a gardé la même silhouette longiligne et le même look des bonnes années de The Box: des jeans et une chemise aux manches remontées jusqu’aux coudes. Dans la dernière décennie, le musicien a gagné sa vie en composant de la musique pour des pubs, des documentaires, des films, dont La Beauté de Pandore de Charles Binamé. Il a aussi écrit des chansons pour d’autres artistes, comme Annie Major-Matte.

Le chanteur ne considère pas son nouvel album, Black Dog There, comme un retour de The Box. "D’abord, les membres d’origine ne sont pas là. Et le genre de musique que je fais là, même si y’a des overtones de The Box, c’est vraiment très différent de ce que je faisais avant."

Il est vrai que Black Dog There est à des lieues de Closer Together. Ce disque, c’est l’album concept dont Jean-Marc Pisapia rêvait. À travers 10 chansons, l’album raconte l’histoire d’un fils de fermier de l’Ouest devenu astronaute. Victime de l’explosion de sa navette, le jeune homme se retrouve dans un univers parallèle où il rencontrera un guide, qui l’aidera à jeter un regard sur lui-même, la société et ses perceptions intimes. "Ce disque-là, c’est ce que The Box devait être en 1982. Mais j’ai jamais eu le loisir de le faire parce que j’avais décidé de me conformer aux lois du marché de l’époque." Et pourquoi se le permet-il maintenant? "Je n’ai pas besoin de The Box pour vivre, répond-il. Je fais ce que je veux."

Le thème plutôt singulier de l’album a été puisé dans la passion de Pisapia pour la physique. L’auteur-compositeur se dit particulièrement fasciné par la théorie M, qui ouvrirait la porte à la question des univers parallèles.

Si l’idée de l’album germait depuis longtemps, la concrétisation s’est faite rapidement. En six mois, l’album a été écrit, enregistré et réalisé. Devant son ordi à 5 h du mat, avec un café et des cigarettes, Jean-Marc créait son album, en enregistrant ses idées au fur et à mesure. "Ça fait 10 ans que je fais de la musique publicitaire. J’ai développé une méthode de travail hyper-rapide."

Un constat: Jean-Marc Pisapia a encore la main heureuse pour écrire des refrains accrocheurs. Après une ou deux écoutes, on fredonne déjà les nouvelles chansons. Le chanteur s’est permis d’exploiter un spectre musical plus large que dans les années 80 et 90, en explorant les sonorités moyen-orientales dans We Need Time et en faisant des incursions dans l’univers gitan avec Round and Round.

THE BOX, NOUVELLE MOUTURE

Si Jean-Marc n’a pas fait appel à ses anciens collègues pour ce nouvel album, c’est parce que The Box s’était fait proposer de faire des shows il y a quelques années. Cette perspective n’enchantait pas vraiment Jean-Marc Pisapia, et elle intéressait encore moins les autres membres du groupe, écœurés par les gimmicks de l’industrie du disque. Le chanteur n’a donc pas cru bon de les contacter pour ce projet.

Les nouveaux membres du groupe – François Bruneau à la guitare, Daniel Volji à la basse, Martin Lapierre à la batterie, Carolin Caron aux claviers et Isabelle Lemay aux voix – ont été rencontrés au fil des ans. "C’est bien un groupe que les gens vont voir en spectacle et non pas des musiciens engagés pour les shows", précise-t-il.

Les fans seront contents. Le spectacle reproduira le nouvel album dans son intégrité et dans l’ordre – pour que l’histoire se suive – et après, place aux vieux hits: Ordinary People, Carry On, Temptation, Closer Together, L’Affaire Dumoutier… "Moi, si y’avait un come-back de The Police, je serais vraiment déçu que le groupe ne fasse pas Roxane, lance Jean-Marc. On va faire toutes les vieilles tounes."

 

Le 1er avril
Au Spectrum
Voir calendrier Rock / Pop