Les Contes d'Hoffmann : Les poupées d'Hoffmann
Musique

Les Contes d’Hoffmann : Les poupées d’Hoffmann

Opéra Lyra Ottawa présente Les Contes d’Hoffmann de Jacques Offenbach. Rencontre avec deux jeunes artistes de la  production.

Troisième production de la 20e saison d’Opéra Lyra Ottawa, l’œuvre Les Contes d’Hoffmann, une des plus connues d’Offenbach, sera chantée en français, avec surtitres anglais et français.

"Bien que ce soit le premier grand opéra qu’Offenbach ait composé, j’aime bien le côté "opérette" des Contes d’Hoffmann. C’est que cet opéra n’est pas si traditionnel qu’on pourrait le croire; c’est comme trois opéras en un. Chaque acte constitue un conte en lui-même et le prologue est aussi une histoire en soi", explique le jeune baryton originaire de Bourget Luc Lalonde, qui campe le rôle d’Hermann.

Trois histoires d’amour au destin tragique sont en effet au cœur de cet opéra, qui se déroule en Allemagne et en Italie au XIXe siècle, alors que l’on découvre les trois femmes extraordinaires dont Hoffmann s’est entiché, qui sont toutefois hors de sa portée. Les trois historiettes évoquent trois types d’amour: esthétique, sensuel et sentimental.

La jeune soprano ontarienne Mélanie Boisvert, originaire de Timmins, tient le rôle de sa première flamme, l’automate Olympia. "Elle est le fruit de l’inventeur furieux Spalanzani, qui se laisse convaincre par un vilain de se servir de la poupée mécanique afin d’amadouer Hoffmann."

Rendu aveugle par des lunettes, Hoffmann voit Olympia comme une jeune femme sophistiquée et d’une grande beauté. "Ce rôle nécessite un travail très physique puisque je n’ai pas à faire avec les émotions. La poupée doit se contenter d’être belle, modeste et sage", explique la chanteuse, qui s’est installé en Allemagne et qui y travaille depuis les dernières années. Elle ajoute que c’est une chance pour elle de tenir ce rôle, puisqu’elle y interprète un des airs virtuoses de la partition. "Même si c’est un petit rôle, il prend énormément d’importance. C’est en quelque sorte une métaphore de l’amour dans la pièce, dans toute sa superficialité, sa fausseté… Ça représente aussi la maturation émotionnelle et psychologique d’Hoffmann. Il va se rendre compte de son erreur, il va découvrir à quel point il a été aveugle, et ça va influencer sa façon de se comporter dans ses autres relations amoureuses. C’est là que ça devient plutôt tragique, alors que ma scène est plutôt légère, qu’elle inspire le rire."

Luc Lalonde est quant à lui enchanté de travailler avec le metteur en scène Henri Akina, qui a choisi une des fins méconnues de l’opéra. "Offenbach a écrit différentes fins à son opéra. Nous en faisons une vraiment spéciale. Ce choix a bien entendu beaucoup changé le déroulement et tous les interprètes ont été surpris de la proposition d’Henri. C’est comme s’il avait placé des dominos depuis le début, sans expliquer pourquoi et que, tout à coup, il les avait laissés tomber et que tout avait pris sa place", soutient Luc, qui est membre du Programme des jeunes artistes d’Opéra Lyra et qui a remporté récemment le Prix commémoratif Vivian-Asfar pour son excellence vocale. La distribution est entre autres complétée par le ténor Mark Thomsen, dans le rôle d’Hoffmann, et par la mezzo-soprano Mariateresa Magisano, dans le rôle de Nicklausse, de la Muse et de la voix de la mère d’Antonia. Simona Bertini joue Giuletta et la soprano Agathe Martel, Antonia et Stella. Le directeur artistique et chef d’orchestre principal d’Opéra Lyra Ottawa, Tyrone Paterson, dirigera l’orchestre du Centre national des Arts, alors que le Choeur d’Opéra Lyra Ottawa sera dirigé par Laurence Ewashko.

Les 2, 4, 6 et 9 avril à 20 h
À la Salle Southam du CNA

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