Preach : Bonsoir, il est parti
Musique

Preach : Bonsoir, il est parti

Pour bien faire saisir l’importance de Preach – originaire de Québec – sur l’échiquier mondial de la musique électronique, ceux qui l’ont vu évoluer depuis ses débuts ont souvent une comparaison à l’esprit: il est un peu comme le Robert Lepage de la techno moderne. Rien de moins.

Mardi midi. Le téléphone sonne. C’est Preach, qui devance notre entretien. Il doit quitter Montréal d’urgence pour s’envoler vers Madrid, puis Rotterdam, avec promesse de revenir dimanche pour le Bal en blanc, auquel il est convié pour prêter main-forte à ses camarades, Tiësto, Benny Bennassi et les autres. Quoi de plus banal que d’affirmer que la vie sourit à Phil Preach Babin de Québec, âgé de 25 ans seulement, qui parcourt allégrement le monde pour tourner sa propre techno galopée. Courtois et éloquent, tant dans ses mixtures que dans son discours lucide, Preach explique qu’il présente ce jeudi 31 mars chez Dagobert sa première compilation d’envergure, lancée partout dans le monde. Il revendique déjà 22 pressages sur vinylite, dont plusieurs sur des labels prestigieux, comme ceux de Misstress Barbara, Marco Bailey et Carl Cox. C’est dire combien le sillon de Preach est gravé sur notre Terre.

Premier aveu d’envergure: Preach déménage. Il quitte Montréal pour l’Europe en juin. Plus précisément pour Vienne, une ville qu’il adore au point d’y avoir déjà acheté un condo. Une voiture l’attend aussi là-bas, afin qu’il puisse répondre aux multiples engagements qui l’occuperont jusqu’en septembre, si on en croit son agenda électronique qui boursoufle. "C’est beaucoup plus facile pour moi si j’habite en Europe. Je refuse beaucoup de contrats à cause du prix des billets d’avion, exorbitant pour les promoteurs européens." Déjà annoncés pour le reste de l’année: des concerts partout en Europe et en Amérique, de même qu’au Japon, pays que Preach visitera pour une deuxième fois à titre d’artiste canadien. Quant à vous, fans résidant en bordure de l’axe Québec-Montréal, retenez qu’il reviendra au moins une fois par mois pour remplir ses engagements québécois réguliers, sur la Grande Allée chez Dagobert et au Aria de la rue Saint-Denis.

Pas trop malheureux de quitter un pays qu’il considère lui aussi comme le meilleur au monde, Preach avoue par contre que ses multiples excursions supersoniques lui ont fait se rendre compte de certains traits de caractère chez les nôtres. "Je veux pas trop m’avancer, au risque de froisser, mais oui, le Canada est un pays de paix, où les gens ne sont pas trop stressés. Il reste que j’ai l’impression qu’on manque parfois ici d’ambition d’un point de vue personnel; non pas collectivement, mais vraiment individuellement…" N’a-t-on pas déjà entendu un discours semblable de la part d’un autre survenant?

Le 31 mars à 22 h
Au Dagobert

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