Echo Kitty : Rencontre du 3e type
Musique

Echo Kitty : Rencontre du 3e type

Le trio montréalais lance son premier album, SavonChanté, et démolit les idées reçues.

A priori, avec sa mixture électronique new-wave, ses tendances glam-rock et son accent français européen, il pourrait être facile de catégoriser Echo Kitty et son chanteur Xavier Paradis. Or, les racines et les fascinations de ce dernier ne sont pas nécessairement celles qu’on soupçonne. "Je viens beaucoup plus de la culture rock que du milieu électronique des D.J.", révèle-t-il.

Au cours de l’entretien, le chanteur dénonce quelques idées reçues émanant de gens plus préoccupés par l’apparence de son groupe que par sa musique. "Lorsque nous avons lancé notre premier maxi, Aimer la moto, certaines personnes nous ont associés au cuir et au sadomasochisme. Oui, c’est vrai, nous nous maquillons, et il m’est même arrivé de porter des collants sur scène. Mais au-delà de ça, Echo Kitty est guidé par un amour de la musique pop, non par un désir de gimmick esthétique. Il n’y a rien qui me donne autant d’énergie qu’un bon refrain accrocheur."

Si la formation connut ses premiers balbutiements dans la ville de Québec alors que Xavier pratiquait avec les deux membres de Chernobyl Cha-Cha (Hans Gauthier et Jeff Hell), c’est à Montréal, en 2002, qu’elle prit son envol. Venu étudier dans la Métropole, Xavier (claviers, programmation et chant) s’entoura de Serge Mustang (guitare) et Sabio Palmarella (claviers) pour lancer deux maxis, Aimer la moto et Loisirs EP. Echo Kitty participa ensuite aux compilations Lux Catalogue, Pop Montréal 2003 et Kink (lancée par DJ Frigid) avant de voir Sabio quitter le groupe, en décembre dernier. Il n’en fallait pas plus pour que le bassiste Jeff Hell, nouvellement arrivé à Montréal, réintègre et consolide la formation qui lance finalement son premier album autoproduit, SavonChanté, en magasin le 5 avril.

En raison de son énergie rafraîchissante, de son approche sonore grinçante sauce années 80 et de ses textes aux multiples flashs modernes (Dépanneur 24 h, CLSC), Echo Kitty s’inscrit parfaitement dans une philosophie jeune, éclatée et dégourdie. "C’est le milieu où je vis, affirme Xavier. Il m’est arrivé souvent de sortir au Parking ou au Unity et de rentrer chez moi aux petites heures du matin. Je crois que notre groupe a des racines communes avec cet univers moderne et trash, bien que nos compositions soient moins axées sur la musique dance. Je chante peut-être avec un accent français (question de sonorité), mais je reste bien collé à ma réalité."

L’accent de Xavier de même que son obsession pour le sexe opposé ont valu au groupe quelques rapprochements avec Indochine. Une analogie qui, à part pour la pièce Infirmières chinoises et son texte aux allures de BD, colle plus ou moins bien à la formation, selon Paradis qui, lui aussi, joue sur scène avec l’ambiguïté sexuelle.

Le groupe participa d’ailleurs au festival Divers/Cité l’été dernier. "Bien que je ne sois pas gai, je considère que le concept de rôle sexuel prédéfini est définitivement devenu obsolète avec le temps. Il y a peut-être des gens agacés par le fait que je sois un hétéro qui véhicule une image d’ambiguïté, mais moi, ce sont ceux qui prétendent être bisexuels sans vraiment l’être qui m’agacent."

Décidément, Echo Kitty refuse toute classification.

Le 31 mars
Au Petit Café Campus

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