Felix da Housecat : Quand le chat est là, les souris dansent
Musique

Felix da Housecat : Quand le chat est là, les souris dansent

Le platiniste Felix da Housecat compose de la musique de discothèque depuis sa puberté. Chez les félins, l’avenir appartient à ceux qui se lèchent tôt. Miaou.

Presque impossible de placer un mot durant les premières secondes de l’appel téléphonique en provenance de Chicago, neuf fois reporté. Le compositeur et disc-jockey Felix da Housecat, en visite chez nous pour une toute première fois, insiste pour en savoir davantage sur la ville de Québec, qu’il ne connaît que de nom. Totalement convaincu que les gens de Montréal constituent l’ultime civilisation festive du continent nord-américain, le chat voulait seulement s’assurer que nous sommes du même brassin. Disc-jockey notoire, mais surtout compositeur de renommée galactique, Felix da Housecat, que ses géniteurs ont préalablement baptisé Felix Stallings Junior, flirte avec le gros succès depuis la parution en 2001 de l’album Kittenz and Thee Glitz, acclamé pour sa touche electroclash reconnaissable entre mille – sans compromis commercial nauséabond, pour reprendre ses paroles -, qui aura notamment révélé au monde la fameuse Miss Kitten. Et cela, en concevant, dans le laboratoire désinfecté qu’était devenue la dance music, une nouvelle génération de clubkidz d’une attitude musicale rock’n’roll punky. Du jamais vu depuis le transfuge de Blondie, et c’est pourquoi on n’hésite pas à accoler le titre de génie à ce Felix.

Quiconque connaît un tant soit peu l’œuvre du chat, et qui anticipe sa venue maintes fois remise dans la Vieille Capitale, veut être rassuré sur la tournure de la prestation annoncée à guichets fermés. De la bouche même du fauve PLUR: "Ce sera plus electroglitz, plus electrotech, que ce qu’on trouve sur la trame sonore du jeu vidéo Playboy the Mansion qui vient tout juste de paraître… En fait, ce qu’il est bon de savoir à propos de cette dernière, c’est que les pièces et les artistes qui apparaissent sur ce disque m’étaient tous imposés… Cela dit, si j’avais été laissé à moi-même pour ce projet, j’aurais pigé dans le corpus disco-punk, j’aurais revisité ce qui s’est fait à Chicago durant la dernière décennie, en parsemant le tout de certains hymnes rock et de techno tordue…" On en rave déjà.

Concernant sa visite impérative à la légendaire Playboy Mansion lors du lancement, impossible, selon l’époux et papa, de comparer son séjour aux passages de tant de vedettes du showbiz, Mick Jagger en tête. Version glacée: "J’étais là il y a six mois pour animer une fête; j’ai pas détesté l’ambiance avec les filles, mais faut dire qu’à mes yeux, mon style de vie semble beaucoup plus intéressant…" Ses dernières folies: en plus de sa compilation Playboy et de Devin Dazzle and the Neon Fever, album complet pressé en 2004 à la cartonne méritée, il a revisité Madonna avec brio, mécontenté Britney Spears d’un remix de Toxic succulemment déjanté et patenté les voix de Thom Yorke de Radiohead, Mylène Farmer, Gwen Stefani, Marylin Manson, Depeche Mode et d’autres. Se considère-t-il mainstream pour autant? "Pas du tout, je suis underground, d’avant-garde, et je renonce depuis toujours à l’idée de faire la pute ou de vendre mon âme pour l’argent et le succès… Et c’est à mon père que je dois cela." À ne pas manquer.

Le 14 avril à 22 h, avec Marco G
Chez Dagobert

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