Patrick Lavoie : L’explorateur
Patrick Lavoie, sa voix, celle de son violoncelle, des accords de guitare, trois musiciens et tout un monde inexploré. Mycélium.
"Mycélium, c’est un mot qui réfère au réseau souterrain de cellules qui donnent naissance aux champignons", explique Patrick Lavoie, un p’tit gars d’ici qui partage son temps, pour l’instant, entre sa petite famille et sa maison, au Lac, et ses engagements musicaux, majoritairement à Montréal. "J’aimais l’image de cette espèce de réseau qui fait que tout est lié. Si toutes les bonnes conditions sont réunies, on se retrouve avec un délicieux sauté de champignons!" Mycélium, c’est aussi ainsi que se nomme le spectacle de l’auteur-compositeur-violoncelliste, réunissant toutes les conditions gagnantes. Le jeune homme compose depuis l’enfance. "Je pense que j’ai toujours composé; depuis que j’ai quelques rudiments de musique, ça me vient naturellement", raconte-t-il. Plus tard, le milieu de la publicité lui donne ses premiers contrats de compositeur et il avoue être tenté par la musique de film, pour le plaisir de créer des ambiances. Après s’être installé au piano, puis avoir gratté la guitare, Patrick Lavoie adopte le violoncelle, dont la sonorité, très proche de la voix humaine, le fascinait depuis longtemps. "Je veux pousser l’instrument, explorer ses larges possibilités, l’amener ailleurs, confie-t-il. Depuis longtemps, on explore la guitare, mais pour le violoncelle, il reste énormément de chemins qui n’ont pas été empruntés. En même temps que je découvre toutes ces couleurs uniques, j’essaie d’intégrer le tout à la chanson, et de voir comment cet univers peut influencer le texte."
À ce sujet, le parolier avoue que le texte lui vient moins facilement que la musique. "Mais même si c’est exigeant, c’est un exercice que j’aime, parce qu’à mon avis, une chanson sans un véritable texte n’est pas une chanson." Il raconte du même souffle qu’il travaille ses textes jusqu’à ce qu’aucun mot ne soit superflu, jusqu’à ce que chacun des mots présents soit signifiant. "Une chanson, c’est une économie de mots à l’extrême, il faut savoir les choisir pour leur sens autant que pour leur sonorité. Ça prend des mots musicaux." Les textes des chansons qui composent Mycélium sont en effet de petites musiques en eux-mêmes: "Une ex-amie hé qu’c’est exécrable", affirme par exemple Question de pratique. Clins d’œil humoristiques, tendres ou cyniques, les chansons de Patrick Lavoie, engagées à leur manière, toujours poétiques, définissent des mondes particuliers, aigres-doux et acidulés, que la musique achève de mettre en place.
Sur la scène mycélienne, Lavoie est accompagné du guitariste Pierre-Emmanuel Lyonase, du percussionniste Martin Savard et de la violoncelliste Julie-Odile Morin. "Cette formation est parfaite pour l’instant, elle permet des arrangements riches qui conviennent juste bien pour l’univers que je veux installer." Pour l’avenir, un album est en cours de production. Pour l’automne? Histoire à suivre.
Le 8 avril à 20 h 30
Au Côté-Cour
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