Sarah Slean : Retour au calme
Musique

Sarah Slean : Retour au calme

Sarah Slean a dû prendre du recul, dans un chalet au nord d’Ottawa, pour parvenir à écrire Day One. Afin de poursuivre sa carrière de chanteuse et pianiste, il lui fallait d’abord trouver un nouveau sens à sa vie.

Lorsqu’elle a pris la décision de se réfugier loin de tout, le moral de Sarah Slean était à son plus bas. "Je ne savais plus où je m’en allais, et je n’étais plus certaine de vouloir faire de la musique. J’étais à la croisée des chemins, je ne savais plus comment m’y prendre pour redonner un sens à ma vie, lui rendre sa noblesse. J’avais l’impression de ne servir à rien", raconte la chanteuse et pianiste. Loin de l’agitation de la ville, Sarah a pris le temps de réfléchir, de se questionner sur le sens de sa vie et de la carrière qu’elle avait choisie. Elle a aussi beaucoup lu, mais surtout pris le temps de vivre et de ne rien faire: "Les premières semaines ont été une torture! J’étais douloureusement seule et je buvais beaucoup trop. Lorsqu’on est seul avec soi-même, on est obligé de faire face à ses démons intérieurs. Puis on réalise à quel point on agit en fonction des événements passés ou futurs, au lieu de se concentrer sur l’instant présent", observe celle qui était nominée dans la catégorie Album alternatif adulte de l’année aux prix Juno dimanche dernier.

L’expérience de la solitude valait toutefois largement la peine puisqu’elle lui a permis de prendre conscience d’une présence essentielle dans son existence: son piano. "Avant de partir, j’ai donné presque tout ce que je possédais, excepté mon piano. Puis un matin, en me réveillant, j’ai compris l’importance de la musique dans ma vie. Mon choix de carrière m’a alors de nouveau semblé noble", explique l’artiste. C’est d’ailleurs à partir de ce moment-clé que les chansons de Day One, son quatrième disque, ont commencé à prendre forme, de sorte qu’à son retour à Toronto, 18 semaines après son départ, Sarah était prête à les enregistrer sous la supervision des réalisateurs Pete Prilesnick (Sarah Harmer) et Dan Kurtz (du groupe The New House Deal). Le résultat est une collection de chansons accrocheuses et personnelles. Sarah est très heureuse de la réaction qu’elles suscitent chez les fans: "Je n’irai pas jusqu’à dire que je révolutionne quoi que ce soit, mais je reçois beaucoup de courriels de la part de gens qui m’ont dit avoir retrouvé le goût d’écrire, de peindre ou de s’ouvrir à la vie après avoir entendu Day One. C’est tout ce que j’avais besoin d’entendre pour continuer", s’enthousiasme Sarah.

La peinture et l’écriture sont par ailleurs deux catalyseurs essentiels de sa créativité. On peut voir ses œuvres sur son site officiel (www.sarahslean.com), mais aussi dans le livret de Day One. Le clip de la chanson-titre, réalisé par Nelson Chen (Odd Job Jack, diffusé au Comedy Network), est même constitué de fragments de son imaginaire fantaisiste et coloré. "La peinture et la musique proviennent de la même inspiration, mais elles exposent chacune un côté de la médaille. La peinture me permet d’exprimer mon côté calme et solitaire, tandis que la musique est bruyante et festive. C’est pourquoi, après plusieurs semaines de tournée, je suis toujours heureuse de retrouver le calme de la peinture", conclut Sarah Slean, qui exposera ses œuvres pour la première fois cet été à Toronto.

Le 11 avril à 21 h 30, avec Justin Ruthledge
Au Bal du Lézard

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