Pierre Lapointe : Gentleman chanteur
Encensé de toutes parts, Pierre Lapointe tente de garder la tête froide et l’ego tout petit, contrairement à son personnage de scène, qu’il abandonne d’ailleurs peu à peu.
Fini le temps où Pierre Lapointe se présentait pieds nus sur scène avec un air suffisant, s’admirant dans un miroir placé sur son piano, priant la foule d’acclamer son talent et sa beauté. Maintenant que sa musique a trouvé son public et que son disque file vers les 50 000 exemplaires vendus, le jeune chanteur n’a plus besoin de se cacher sous cet arrogant personnage pour espérer faire passer et aimer ses chansons. "Ç’a tellement été ma marque de commerce que ça reste un peu sur scène, remarque-t-il. Mais maintenant, je sens moins que j’ai à convaincre par le rire. J’ai plus confiance en moi." Sympathique, verbomoteur et doté d’un sens de l’humour rafraîchissant, Pierre Lapointe répond aux questions par de longues tirades, attrapant au vol deux ou trois autres questions qu’on avait prévu lui poser. Dans son nouveau spectacle La Forêt des mal-aimés, il s’adresse moins aux spectateurs qu’auparavant pour laisser plus de place à la musique: aux chansons du premier disque – souvent réarrangées et méconnaissables – mais également à plusieurs nouvelles pièces. Le spectacle se fait plus rock et plus électro que l’album. "Pour moi, c’était important d’offrir quelque chose de différent par rapport au CD. Moi, quand je vais voir un spectacle, je veux voir l’artiste. Je veux qu’il me surprenne, qu’il me prouve qu’il est capable d’aller plus loin que ce que j’ai entendu. C’est ce que j’ai voulu faire." Avec sa recherche de nouveaux refrains, Pierre Lapointe se redirigera bientôt vers le studio pour enregistrer son prochain disque, Dans la forêt des mal-aimés, qui devrait sortir à la fois en France et au Québec.
Le chanteur est le premier surpris de voir les exemplaires de son premier disque s’envoler à coups de milliers. Il y a un an, qui aurait dit que Le Colombarium jouerait dans les radios commerciales et que le clip Tel un seul homme tournerait en rotation régulière à MusiquePlus? La situation réjouit son homme, qui commente l’espèce d’éveil du public pour la nouvelle musique québécoise. "Et pas seulement pour moi… Je pense à Ginette, à Vincent Vallières, à Dumas, à Antoine Gratton, à Yann Perreau. Ce sont des artistes qui ont de nouvelles façons de travailler et de nouvelles choses à dire. Y’a un véritable flot de population qui suit et ça, ça me fait extrêmement plaisir!"
Le 9 avril à 20 h 30
Au Théâtre Granada
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