Michel Kozlovsky : Clair-obscur
Michel Kozlovsky, remarquable pianiste qui enseigne au Conservatoire de musique de Trois-Rivières, se paie tout un plaisir en interprétant les Grandes Valses au Moulin Michel.
Comme il devait louer un piano à queue pour le spectacle du jazzman Michael Kaeshammer le 16 avril, le Moulin Michel a eu l’idée magnifique de rentabiliser sa dépense. C’est pourquoi il a invité Michel Kozlovsky, musicien classique, à monter sur scène le lendemain.
"Le spectacle au Moulin Michel est un peu particulier parce qu’il est sur le thème de la valse. Je ne dirais pas qu’on va voir l’histoire de la valse, mais plutôt des exemples", explique le pianiste. Il interprétera donc des pièces connues de Chopin, de Brahms et de Strauss. Il s’attaquera également à un répertoire un peu moins exploré, avec des compositions de Schubert, de Ravel (un pastiche), de Satie et de Lavallée. "C’est sûr, il va y avoir de la belle musique, mais ce n’est pas un programme où il va y avoir des émotions profondes. La valse, essentiellement, c’est un plaisir. C’est quelque chose d’épicurien. Ce n’est pas une réflexion profonde ni une tentative de l’artiste d’entrer dans l’âme humaine. Il n’y a rien de ça dans une valse. En fait, dans la valse, il y a une activité un peu superficielle. Et ce qui est fascinant de ce programme, c’est qu’il montre comment la valse, de la petite pièce insignifiante qu’elle était au début, devient quelque chose qui a plus de substance."
Détenteur d’un doctorat en interprétation et en littérature musicale de l’Université d’Indiana, Kozlovsky porte toujours une attention particulière à la manière dont il transmet les œuvres qu’il joue. Pour lui, il se révèle très important que le public se reconnaisse à travers la musique. "Le pianiste, l’interprète est à la fois un être d’imagination et de compréhension. Je ne compose pas une valse, je ne compose pas une sonate de Chopin… Mais, je dois être capable de la comprendre et de la transmettre. Je n’ai pas une responsabilité de création, mais j’ai une responsabilité d’éclairage. Je dois donc pouvoir dire: "Voici l’œuvre. Dans mon interprétation, je vais maintenant lui donner un éclairage particulier ou la présenter d’un point de vue." (…) Mais l’œuvre reste telle quelle. Il est évident que je ne dois pas lui donner un éclairage déformant. On peut facilement, avec des jeux de lumière, rendre une œuvre trop lumineuse ou trop obscure."
Le 17 avril à 20 h
Au Moulin Michel
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