Lori Freedman : En solo et sans filet

Difficile d’imaginer une musicienne plus polyvalente: autant recherchée par les ensembles de musique actuelle que par ceux qui se consacrent à la musique contemporaine, elle est aussi elle-même compositrice et anime sa propre série hebdomadaire de soirées de musique improvisée, les Mercredimusics. En musique de chambre, interprétant le Quatuor pour la fin du temps d’Olivier Messiaen, ou en plus grande formation, avec l’Ensemble contemporain de Montréal durant le dernier MNM, par exemple, pour Les Oiseaux exotiques du même compositeur, ses qualités sont toujours remarquées.

Cette fois-ci, la voilà seule, pour offrir six œuvres en création, plus une septième, différente chaque soir, qu’elle improvisera à partir d’éléments pigés dans les partitions des premières. Qui sont les compositeurs? "Je voulais des gens qui ont une certaine présence dans ma vie, explique-t-elle. Il y en a donc plusieurs de Montréal: Jean Derome, Monique Jean, André Ristic et Ana Sokolovic. André n’est pas très près de moi, mais je l’adore comme musicien, aussi bien dans ses compositions que dans sa façon de jouer du piano. Chaque fois que je l’ai vu jouer, je voulais qu’il écrive pour moi. Il m’a écrit quelque chose pour trois clarinettes avec des changements très rapides… Une pièce pleine d’action! J’aime beaucoup aussi la musique d’Ana, très énergique, avec d’éventuels emprunts au folklore. Avec elle, nous avons d’abord parlé d’une pièce pour clarinette basse, mais ça a évolué vers un solo pour la petite clarinette en mi bémol! J’ai déjà joué cette pièce à Toronto l’été dernier, mais dans de telles conditions qu’on peut quand même dire qu’elle aura sa vraie création à Montréal."

Originaire de Toronto et basée quelque temps à Winnipeg, Lori Freedman a aussi passé pas mal de temps en Colombie-Britannique et c’est de là que viennent les deux autres pièces au programme. "Bradshaw Pack est un compositeur qui est aussi instrumentiste, comme Jean (saxophones) et André. Il joue de la pedal steel guitar, et je trouve qu’il a une grande sensibilité en tant qu’instrumentiste, et c’est ce genre de compositeur que je recherchais pour ce concert. Ce n’est peut-être pas le cas de Monique Jean, qui est électroacousticienne, mais je sens en elle ce type de sensibilité. D’ailleurs, elle travaille de plus en plus en direct. Dans le cas de Jacqueline Leggatt, c’est elle qui m’a contactée pour m’offrir une pièce et je l’inclus ici parce qu’elle sera bien différente des autres et que ça participera à la diversité que je veux présenter. Certaines pièces sont pour clarinette et bande, certaines contiennent une part d’improvisation, et d’autres sont écrites à 100 %."

Tout juste après ces spectacles à Montréal, Lori Freedman se joindra à l’ensemble Bradyworks, pour la création de l’opéra de Tim Brady The Salomé Dancer, fin avril à Kitchener. On la retrouvera pour trois soirs au début de juin au bistro Le Va-et-Vient, pour l’enregistrement de son prochain disque avec trois trios différents.

Les 19 et 20 avril
À la Chapelle historique du Bon-Pasteur

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