The Bravery : Morceau de bravoure
The Bravery s’en vient défendre son premier album, hardie relecture des classiques de la new-wave.
Grisé par le buzz associé à notre très estimée scène locale, on avait presque oublié que se brassaient quand même, hors Québec, des affaires musicales dignes de toute oreille mélomane. À New York, par exemple. Dévoilant sa collection printanière 2005, la Grosse Pomme, atelier rock fécond, se rappelle à notre attention. Parmi ses nouveaux émissaires, on remarquera un quintette de jeunes esthètes se faisant appeler The Bravery. Fan de new-wave anglaise, de crayon noir et de joutes oratoires viriles, le groupe s’est d’abord illustré en Angleterre, où le public l’a accueilli comme un des siens. "On a déjà fait deux tournées là-bas, confirme le guitariste Michael Zakarin. On s’est retrouvés en couverture du New Musical Express alors que notre premier album n’avait même pas encore été lancé." Le sésame tout trouvé pour faire s’ouvrir les portes.
De retour chez lui, The Bravery, reçu avec les égards réservés aux formations grandes-bretonnes à la mode, est l’objet d’un intérêt renouvelé. Masses et médias sont sous le charme, les adeptes se multiplient. Du coup, certains en conçoivent quelque sentiment de jalousie. The Killers, groupe exploitant le même fonds de commerce, sert à ses dauphins quelques pointes par gazette interposée. Montée en épingle par la presse anglaise, l’affaire n’est pas sans rappeler certaines prises de bec entre Blur et Oasis, il y a 10 ans. "Je me disais bien que quelqu’un finirait par faire la comparaison, rigole Zakarin. À vrai dire, on n’en a rien à cirer. On a notre opinion sur les Killers. D’abord, on n’a pas le même son. Ensuite, je pense qu’on forme un meilleur groupe qu’eux, voilà tout." Très bien, prochaine question…
LES BRAVES S’OCCUPENT DE TOUT…
Fraîchement lancé sous étiquette Island/Def Jam, le premier disque de The Bravery ramène les pendules à l’heure des années 80. Guitares syncopées, synthés enveloppants, voix jouant d’un certain détachement… on reconnaît bien la chanson. Rendu possible par une technologie de plus en plus malléable, ce voyage dans le temps n’a presque rien coûté. "L’album a été fait sur un iMac portable pour presque rien, explique Zakarin. Il a été conçu dans l’appartement de Sam (Endicott) et de John (Conway). Ça nous donnait la liberté de ne pas avoir à payer pour des heures de studio, de ne pas devoir s’en remettre à un producteur susceptible de nous imposer ses vues."
Au moment de négocier son contrat, The Bravery a mis cartes sur table. "Ce qui importait surtout, c’était d’avoir un droit de regard sur le processus d’enregistrement des chansons", dit le guitariste. Ce privilège acquis déborde la musique pour s’appliquer également aux vidéoclips ainsi qu’à l’emballage (l’illustration de la pochette est l’œuvre d’un ami).
Profitant d’une entente souple et stimulante, le groupe n’a plus qu’à se concentrer sur le service après-vente de son premier disque. Après avoir satisfait ses clients anglais, The Bravery parcourt maintenant les États. Abordant avec fébrilité sa première grande virée nord-américaine, le groupe se sent particulièrement d’attaque. Les Killers n’ont qu’à bien se tenir…
Le 14 avril
Avec Ash
Au Studio Juste pour rire
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