Garbage : Bande d’ordures

À l’heure où Garbage fait paraître son nouvel opus, Bleed Like me, les rumeurs conflictuelles entre Shirley et toi ne cessent de se répandre… Info ou intox?

Duke Erikson: "(Rires) Tu commences bien l’interview, toi! Ces allégations sont parfaitement vraies. Je ne sais pas pourquoi, mais je suis le seul à ne pas supporter les caprices et les excentricités de Shirley. Quand on se dispute, on ne se parle plus pendant une semaine ou deux; toutefois, ce n’est pas très grave. Le groupe survit très bien à ce genre de friction. De plus, nous ne sommes pas les seuls artistes à vivre ce genre de crise passagère. Pour nous, cela vient peut-être du fait que nous n’avons pas le même âge et que j’ai donc parfois du mal à supporter certains enfantillages. Cependant, cela ne m’empêche pas d’admirer son talent de chanteuse. Sans elle, Garbage ne serait pas Garbage."

Que penses-tu de ses talents?

Duke: "Shirley a de bonnes idées avec une guitare et elle aime vraiment cet instrument. C’est indéniable. Maintenant, je trouve qu’elle se révèle plus efficace en menant le groupe vers le haut avec sa voix et sa présence scénique. À partir du moment où les musiciens offrent une bonne assise musicale, Shirley sait apporter une dimension extraordinaire à Garbage et fait de ce combo ce qu’il est."

Votre nouveau disque se révèle bien plus rock. Est-ce l’apport d’un nouveau "line up" qui vous a dirigés vers ce type de résultat?

Butch Vig: "Non, nous avions déjà envie de faire un album avec plus de guitares. Cela ne date pas d’hier… Il ne faut pas oublier que nous jouons tous de plusieurs instruments et donc, la guitare demeure celui qui nous unit plus que n’importe quel autre. De plus, il ne faut pas oublier que le compositeur essentiel du groupe reste Duke et qu’il est en plus le guitariste principal de Garbage. Il s’avère donc normal que le résultat définitif se révèle davantage sous son influence."

Duke, tu as vraiment voulu te faire plaisir en réalisant ce disque ?

Duke: "Il est vrai que je me sens bien mieux à défendre ce disque que les précédents. Celui-ci me ressemble davantage…"

… Pourtant, tu es le compositeur du groupe, tu ne pouvais pas faire ce que tu voulais avant?

Duke: "La question n’est pas là. Nous sommes arrivés à maturité et donc, nous avons pu nous faire confiance et enregistrer le disque dont nous avions tous envie, et certainement celui qu’attendaient nos fans. Chaque album constitue une parcelle de notre vie et de nos humeurs. Là, nous avions envie de retrouver les ambiances de ce que nous avions adoré dans les années 80 et 90. Le mur de guitares et les riffs assassins. Pour la première fois, nous avons souhaité ne pas surproduire l’opus préférant ainsi aller vers l’essentiel: un album de pur rock’n’roll. Nous nous sommes donc concentrés sur la musique et nous avons fait en sorte que le résultat reflète ce que nous sommes et ce que nous avons toujours été: de vrais rockers!"

Vous êtes tous multi-instrumentistes; alors, sur scène, cela ne vous a jamais tentés d’échanger vos instruments?

Butch: "(Rires) Si, cela reste d’ailleurs la principale plaisanterie entre nous. Nous l’envisagions depuis longtemps sur le dernier show de chaque tournée. Malheureusement, cela ne reste encore qu’au stade de la plaisanterie. Nous avons bien trop de respect pour notre public pour lui infliger une telle catastrophe… (Rires)"

Duke, tu écris et composes quasiment tous les titres pour Garbage, penses-tu qu’il serait plus difficile pour le groupe de se passer de Shirley ou de toi?

Duke: "(Rires) Étrange question! Garbage demeure le résultat de toutes les personnalités et du talent de chacun des membres du groupe. Si tu en ôtes un, la magie Garbage ne fonctionnera plus. Maintenant, si je compose de bonnes chansons et que je n’ai aucune interprète de talent ou de caractère qui sache les défendre, mes titres ne valent absolument rien. Si la chanteuse se révèle une putain de chanteuse mais qu’elle n’a rien de bon pour mettre en valeur sa voix, elle sombrera dans l’oubli aussi vite qu’elle est apparue. Par conséquent, je ne crois pas qu’il faille se poser ce genre de question."

Le 24 avril
Au Métropolis

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