Groovy Aardvark : Fin de services
Musique

Groovy Aardvark : Fin de services

Groovy Aardvark tire sa révérence après 19 années de fiers services. Avant de disparaître complètement, il entreprend un dernier tour de piste. Bilan.

À l’annonce de la séparation de GA l’été dernier, aviez-vous prévu lancer l’anthologie Sévices Rendus, et suivre d’une tournée?

Vincent Peake (chanteur-bassiste): "Oui. La fin de Groovy a toujours été prévue pour août 2005. La confusion vient du fait qu’un grand journal a mal interprété la nouvelle et dit qu’on s’arrêtait l’été dernier."

Est-ce plus difficile d’arrêter que prévu?

Martin Dupuis (guitare, chœur): "Non, car on s’en va vers le plus bel été qu’on ait eu depuis des années. On va se rendre compte de ce qui arrive seulement le lendemain du dernier concert et on va se dire: "Salut les gars, on se rappelle". On va se croiser encore, on va s’appeler, mais on n’aura plus de projets communs. Ça va faire bizarre."

Les trois nouvelles chansons de Sévices Rendus ne donnent pas l’impression d’un groupe en fin de parcours. Pourquoi arrêtez-vous?

VP: "C’est une combinaison de choses: ça fait 19 ans qu’on existe et ce n’est pas évident de continuer de se renouveler. Plus concrètement, on n’a plus autant de temps à consacrer au groupe qu’avant. On est tous impliqués dans d’autres projets; alors, je ne vois pas comment on pourrait écrire le meilleur album de GA dans ces conditions. Je crois aussi qu’on a mené le groupe le plus loin qu’on le pouvait au Québec. S’il y avait eu des débouchés internationaux, ça aurait peut-être valu la peine de continuer, mais ça fait neuf ans qu’on est allés en Europe. Les deux mois qu’on a passé en Allemagne de l’Est nous avaient semblé prometteurs. Mais bon, les gens qui s’occupaient de nous à l’époque ne voyaient pas l’intérêt d’investir pour qu’on y retourne régulièrement, afin de conserver l’intérêt des gens.

Est-ce frustrant?

MD: "Oui, parce que si on avait eu plus de débouchés, on aurait été encore plus fous qu’on l’a été. On se recadrait toujours dans le rock, mais je nous vois en train de faire d’autres sortes de musiques. La rencontre avec des musiciens de partout dans le monde nous aurait poussés à explorer encore plus que ce qu’on a fait. Notre formule serait restée rock, mais elle aurait pris toutes sortes de couleurs avec le temps."

À l’écoute de Sévices Rendus, on constate l’étendue de votre évolution. Êtes-vous fiers de ce que vous avez accompli?

VP: "Je crois qu’on a encore le nez trop collé dedans pour réaliser l’œuvre de GA."

Après 20 ans de musique et d’expériences, feriez-vous les choses différemment?

VP: "On a fait beaucoup de gaffes qu’on ne répéterait probablement pas, mais quand tu le sais pas, tu le sais pas! Cela dit, il y a certaines associations qu’on ne répéterait pas."

MD: "On a rarement pris de décisions à reculons, c’est juste qu’après coup, comme n’importe qui, on ferait peut-être les choses autrement. On a toujours voulu déléguer tout ce qui était gérance, mais en faisant ça, forcément, tu te retrouves avec une vision de plus, et des conflits potentiels."

Quels sont vos projets?

MD: "Avec le guitariste François Legendre et deux gars de Raid, je joue dans un groupe qui s’appelle Lumberjack (un croisement musical entre Jethro Tull et Voïvod). On a assez de matériel pour faire une première partie."

VP: "Je vais continuer avec Floating Widget et Sabbath Café, un groupe hommage à Black Sabbath, avec flûte traversière, accordéon, contrebasse et batterie. On est en train d’enregistrer au studio Wild de Pierre Rémillard."

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