Paolo Bellomia : Le code da Vinci
Paolo Bellomia nous présente l’Orchestre symphonique Leonardo da Vinci, dont le concert inaugural sera donné cette semaine. Une formation à surveiller.
Originaire de Rome, Paolo Bellomia est arrivé à Montréal vers l’âge de neuf ans et est aujourd’hui responsable du programme de direction d’orchestre aux cycles supérieurs à l’Université de Montréal, où il a lui-même étudié cette matière durant son doctorat auprès de Lorraine Vaillancourt. Cet apprentissage, comme les enseignements de Pierre Boulez, au Collège de France et ailleurs, dénote une préférence pour la musique contemporaine, et Bellomia a d’ailleurs longtemps dirigé l’Ensemble du Jeu Présent à Ottawa (devenu l’Ensemble Fusions en 2001), mais le directeur artistique du nouvel Orchestre Leonardo da Vinci embrasse aujourd’hui avec un intérêt égal l’ensemble du répertoire symphonique.
C’est le directeur culturel du Centre communautaire Leonardo da Vinci, M. Gian Carlo Biferali, qui a approché le chef pour lui proposer la direction artistique du nouvel orchestre. "Ça s’est fait presque par hasard, explique Paolo Bellomia. Je n’ai jamais été très proche de la communauté italienne montréalaise, pour diverses raisons. À vrai dire, depuis que je suis au Canada, je suis sans doute retourné plus souvent en Italie que dans la petite Italie! M. Biferali m’a parlé de son projet d’un orchestre proposant des programmes originaux qui se détacheraient du cliché voulant que la musique italienne se limite à la tarentelle et au bel canto." Il parlait à la bonne personne, parce que le bel canto, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé! "L’idée de base est donc d’interpréter d’abord des musiques qui sont trop peu jouées et aussi des classiques du 20e siècle, un répertoire qui m’est très cher."
Le programme du concert inaugural est en effet varié. Conscient qu’un programme voulant rejoindre le grand public doit offrir à ce dernier des œuvres qu’il connaît, le directeur artistique y a inscrit l’ouverture du Barbier de Séville, de Rossini. L’Orchestre Leonardo da Vinci, composé pour cette première fois de 34 musiciens, sera rejoint par le pianiste Jimmy Brière pour deux œuvres de Chopin: la Fantaisie sur des airs polonais, opus 13 et le Grand rondeau de concert à la Krakoviak, opus 14. Le "classique du 20e siècle" de la soirée sera la Suite Pulcinella, de Stravinsky, et la musique d’ici sera représentée par l’Hommage à Euler (1990), de Michel Longtin. "Nous prévoyons offrir trois programmes la saison prochaine (2005-2006) et, par la suite, quatre par année. Chacun de nos concerts proposera la rencontre avec un jeune soliste d’ici. J’ai déjà travaillé à plusieurs reprises avec Jimmy Brière, explique le chef; c’est un excellent pianiste avec qui je peux envisager d’interpréter aussi bien des œuvres contemporaines que du répertoire classique, et nous avons plusieurs projets ensemble. Il faut aussi noter que chacun de nos programmes comportera une œuvre québécoise", une perspective rafraîchissante qui donne l’impression que la musique orchestrale d’ici prend enfin sa place, au moment où l’OSM vient d’annoncer que sa prochaine saison (2005-2006) comptera deux œuvres québécoises (de François Morel et John Rea) données en création.
L’orchestre, qui est basé au Centre Leonardo da Vinci, donnera les concerts de sa saison régulière dans la salle du Théâtre Mirella et Lino Saputo du centre communautaire, une belle salle de 500 places, mais il n’est pas exclu que l’on puisse reprendre certains programmes en d’autres endroits.
Paolo Bellomia a aussi pour les mois qui viennent divers projets au Mexique et en Europe de l’Est, en plus de préparer un traité décortiquant la direction d’orchestre boulézienne, un ouvrage pour la préparation duquel il bénéficie d’une relation privilégiée avec le grand chef d’orchestre et compositeur français qui célèbre cette année son 80e anniversaire. www.centreleonardodavinci.com.
Le 26 avril
Au Centre Leonardo da Vinci
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